Une fois encore les Girondins de Bordeaux n'ont pas réussi leur match chez un plus faible au classement.
Le mental, voici ce que serait l'élément essentiel pour aboutir à dominer son jeu, maitriser les adversaires et mener un match à la victoire. Cette qualité est inculquée dès le plus jeune âge aux footballeurs des Girondins de Bordeaux. Erreur foncière, le moteur de la formation comme de l'exercice de la profession de footballeur professionnel est l'honnêteté, l'envie et la rigueur.
L'honnêteté au regard de son engagement dans la pratique d'un sport, l'individu se doit de consacrer, lorsqu'il caresse l'espoir d'une carrière, ou qu'il la pratique, pour justifier les avantages et salaires qui lui sont versés, l'investissement des personnes qui viennnent les supporter, l'essentiel de sa pensée à mettre en oeuvre ses qualités de sportif au service du club qu'il représente et non pas à sa seule personne.
Le match contre Caen en est la preuve, que s'est-il passé lorsque les Girondins se sont sentis dépassés par de bien meilleurs joueurs sur le moment face à eux ? Ils ont accumulés les fautes, il suffit de noter le nombre de cartons jaunes dispensés aux joueurs bordelais. C'est un manque de professionnalisme.
L'envie devrait être dans l'esprit de chaque joueur, s'ils n'ont plus cette qualité, ils est préférable de cesser de pratiquer, de céder sa place à plus motiver qu'eux. A quoi cela sert-il d'être sur un terrain dans un effectif mû par le jeu et la victoire si l'envie n'y est pas. On peut faire des circonvolutions autour du ballon, du jeu, de son équipe, de son ego, rien ne sortira de cette attitude si l'envie ne se projette pas vers le partage du jeu.
Si l'on reprend ce match face à Caen, n'ont pas démérité dans ce combat en premier lieu, le gardien Cédric Carasso. Son professionnalisme l'a poussé à tenir à bout de bras l'équipe, dernier rempart face aux défaillances de ses coéquipiers, à une période il a su protéger le score et éviter les gouffres du classement. Jaroslaw Plasil reste constant dans son jeu, combatif, perspicace, même s'il ne trouve pas le soutien parmi ses partenaires, Mariano, percutant, incisif, il donne de l'initiative au jeu mais ses partenaires ne prolongent pas son élan.
Alors, si le mental était la donnée essentielle de ce sport, les joueurs feraient preuve de mauvaise volonté, de volonté condamnable de ne pas poursuivre les élans donnés par les joueurs majeurs. Quant à la rigueur, elle est un savant mélange de vouloir se placer pour faire au mieux. Tous les joueurs des Girondins de Bordeaux sont des joueurs de football professionnels, ils ont une longue carrière de formation à ce sport, alors ils se doivent de tenir avec rigueur de maitriser leur sujet. En l'occurence le ballon, donc le jeu.
C'est un manque de rigueur que de rater des passes, des contrôles de balles, des relances, des tirs. Combien de ballons perdus par les Girondins dans les matchs importants, résultat ils en perdaient la maitrise du jeu, et souvent ils perdaient le match. Cette rigueur est une rigueur professionnelle, c'est du professionnalisme que d'être efficace dans le jeu.
Il n'est plus question de mental dans ces configurations de jeu, mais d'état d'esprit, et là, l'implication du joueur est bien plus affirmée que celle de posséder une hypothétique qualité innée. Guy Roux préfère nommer cela "avoir du coeur". La formation basique en école de football, ainsi que les gestionnaires d'une équipe professionnelle devraient prendre en compte cette notion, qui sous tend une perception de la psychologie, pour accompagner et construire un individu capable de prendre en main ses responsabilités.
Il serait préférable d'abandonner l'actuelle volonté de vouloir construire, dans un soucis mercantile, un joueur de football pour emmagasinner de la valeur ajoutée, mais s'assurer de l'équilibre psychologique du joueur, construire un individu destiné à son sport mais avec des valeurs certaines dans l'esprit, et non un "mental" que l'on espère asservi pour en faire un servile serviteur, tant de facteurs entre en jeu.
Le football est au centre d'un combat entre nature et culture, les actuelles éminences du football pense que la culture peut rapporter gros, ils omettent que la nature humaine est faite d'aléas qui rendent les succés incertains, il serait préférable de chercher des lieux communs entre ces deux concepts afin de construire un football d'excellence.