Alors que le nombre de cas de grippe aviaire recensés augmente en Europe, la France passe en risque "élevé" après la découverte de 3 foyers dans le nord de la France. Pour enrayer une nouvelle crise, en Poitou-Charentes comme sur tout le territoire, les éleveurs doivent de confiner leurs volailles.

Depuis le 5 novembre 2021, le ministère de l’Agriculture a placé l’ensemble du territoire métropolitain en risque "élevé" de grippe aviaire. Un niveau de vigilance rehaussé du fait de la propagation en Europe de l’influenza aviaire, le virus de la grippe aviaire. Si, pour l’heure, seuls 3 foyers épidémiques ont été recensés en France (dans l’Aisne et les Ardennes), les éleveurs de tout le territoire doivent confiner leurs volailles pour éviter tout contact avec les oiseaux migrateurs.

Des mesures préventives

La décision a été entérinée le 4 novembre 2021 par un arrêté publié au Journal officiel prenant effet ce 5 novembre 2021. Une mesure prise également par les Pays-Bas quelques jours auparavant. Car le virus se propage dans toute l’Europe, comme le recense le communiqué du ministère de l’Agriculture : "Depuis le début du mois d’août, 130 cas ou foyers d’influenza aviaire ont été détectés dans la faune sauvage ou dans des élevages en Europe notamment au bord de la mer du Nord et de la mer Baltique, dont trois foyers dans des élevages allemands. […] En Italie, six foyers ont été détectés dans des élevages de dindes de chair dans la région de Vérone depuis le 19 octobre."

Ainsi, pour contrer une crise semblable à celle apparue l’hiver dernier où 500 foyers épidémiques avaient été recensés en France et 3,5 millions de volailles abattues, le ministère de l’Agriculture met des préventives. Outre l’obligation de confinement des élevages avicoles, les rassemblements d’oiseaux pour les concours sont interdits et les parcs zoologiques sont tenus de vacciner pour les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet.

Des entreprises contraintes de s'adapter

Si ces mesures préventives sont contraignantes, elles visent à ce que le scénario de 2020 ne se reproduise pas. Par exemple, dans les Deux-Sèvres, les 5 800 canards d'un élevage de Saint-Sauveur, non loin de Bressuire avaient été abattus après la découverte de cas de grippe aviaire. Une situation qu’avait également connue l’élevage Chez Morille, à Augé, en 2017 où les 20 000 canards avaient dû être abattus.

Un véritable coup dur dont l’entreprise avait mis plusieurs années à se remettre. Son gérant, Jean-Robert Morille, avait vu depuis quelques mois la grippe aviaire revenir peu à peu et a donc anticipé. Depuis plus d’un mois, il a entrepris de construire des volières pour protéger ses canards d’un contact avec les oiseaux migrateurs. "Notre philosophie, c'est d’élever nos canards en plein air, avec beaucoup d’espace. Si on veut du goût, c’est indispensable, si les bêtes sont parquées sans bouger, leurs muscles ne se développera pas et on va le ressentir sur le goût", explique-t-il.

Pour isoler ses canards tout en leur laissant de la liberté, il a donc décidé de couvrir 1 hectare de terrain plutôt que de les enfermer dans un hangar. Mais, en plus de restreindre l’espace des canards, cet aménagement a un coût : 50 000 euros. "Ça reste la façon la plus rapide et la plus économique de protéger les canards, précise Jean-Robert Morille. Mais elle est provisoire." À terme, avec la multiplication des épidémies aviaires, il craint de devoir mettre en place des solutions d’une autre ampleur, et d’un autre coût.

Pour autant, à Augé, Chez Morille, on relativise : "Il n’y a pas de conséquences négatives [à la décision du ministère de l’Agriculture], seulement de l’appréhension et un petit peu de stress." D’autant plus que presque tous les canards censés être dégustés pour les prochains mois sont déjà en gavage, isolés dans un hangar. Malgré le risque national "élevé" de grippe aviaire, les foies gras deux-sévriens pourront être sur les tables des fêtes de fin d’année.

CARTE. L'élevage Chez Morille à Augé dans les Deux-Sèvres.

 

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