L'exécutif de la Région Aquitaine/Limousin/ Poitou-Charentes (ALPC) a critiqué mardi la décision "unilatérale" de la SNCF de supprimer 24 trains TER quotidiens, faute de conducteurs, et prévient que la Région prendra, si nécessaire, les "mesures à la hauteur du service non-rendu".
La Région, qui contribue "à hauteur de plus de 120 MEUR par an au fonctionnement du service TER" (Train Express Régional), une contribution toutefois "gelée depuis 2014 dans l'attente d'une meilleure production et de la démonstration d'une meilleure maîtrise des coûts", a appris "avec stupeur que la SNCF ne pouvait plus assurer le plan de transport du Ter Aquitaine par manque de conducteurs (entre 16 et 20 sur le site de Bordeaux), une situation que la Région "n'accepte pas", souligne la collectivité dans un communiqué.
Plus de 2000 usagers pénalisés
La suppression de 24 trains par jour en semaine représente, dit-elle, "plus de 5% des circulations que la Région commande" et pénalise "plus de 2.000 usagers", les cars de substitution, lorsqu'ils sont proposés, "ne répondant pas aux attentes légitimes des usagers qui subissent des temps de parcours dégradés".En cause, selon la SNCF, un problème de recrutement et de formation des conducteurs décale tout le processus d'entrée dans l'entreprise.
Le président Alain Rousset a exprimé au patron de la SNCF, Guillaume Pepy, son "refus de réduire le plan de transport". Il a demandé "le rétablissement immédiat du plan de transport commandé par la Région".
L'exécutif régional fait état dans son communiqué de "nombreuses circonstances aggravantes, qui contribuent à renforcer son insatisfaction", comme notamment le caractère "inédit" en Aquitaine de "cette crise d'ampleur nationale". "Il manque environ 300 conducteurs en France pour les trains régionaux, ce qui semble mettre en évidence une gestion défaillante" du groupe SNCF, dit-il.
La Région souligne aussi que, depuis de nombreuses années, elle fournit à la SNCF "les moyens lui permettant de rendre un service conforme à la commande": notamment du matériel neuf (630 millions d'euros investis depuis 2002), "un financement à 100% d'un centre de maintenance dédié aux TER, à hauteur de 25 MEUR", et un financement pour la "modernisation du réseau (190 MEUR sur le réseau aquitain depuis 2002)" et pour un "centre opérationnel" d'information des usagers en situation perturbée. Et il prévient :
Sans réaction rapide de la SNCF pour rétablir le plan de transport, la Région ALPC prendra des mesures à la hauteur du service non-rendu.