Coup de théâtre dans le meurtre de Guy Lecomte : il avoue avoir voulu venger la mort de son meilleur ami

Après deux ans et demi d'enquête, le meurtrier présumé de Guy Lecomte a avoué les faits. Il a bien porté les coups de couteau à la victime, dans un esprit de vengeance. Il a été placé en détention provisoire. Les enquêteurs ont su exploiter une information venue à eux un peu par hasard.

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L'homme placé en détention ce jeudi a 26 ans, il en avait 23 au moment des faits. Il a été mis en examen pour "assassinat" et placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention, conformément aux réquisitions du parquet.  

Ce vendredi 18 mars, Olivier Janson, le procureur de la République de Mont-de-Marsan,  a tenu une conférence de presse pour rendre compte des " derniers développements majeurs" de l'enquête. 

Olivier Janson a expliqué que l'auteur des coups fatals vouait une haine à la victime qu'il tenait responsable de la mort de son fils (de la victime). En effet, les deux jeunes gens étaient amis. Selon lui, le fils de la victime se serait donné la mort, en 2015, à cause de son père, Guy Lecomte.

C'est à la suite d'une discussion de près de deux heures à ce sujet, que le présumé coupable aurait tué Guy Lecompte, ce jour-là, le 26 septembre 2019 à Commensacq. D'après le procureur : "l'intéressé estimait, à tort ou à raison, que M. Lecomte avait une responsabilité dans le passage à l'acte suicidaire de son fils". Lors de sa mise en examen, il a avoué "avoir porté les coups" et s'être "préalablement muni d'un couteau".

Coup de théâtre

L'enquête, qui a été longue et fastidieuse durant trente mois va se poursuivre pour mettre en lumière le contexte ainsi que le mobile du présumé coupable, mais il semble qu'elle touche à sa fin.  Pourtant, malgré les investigations multiples des enquêteurs qui n'ont écarté aucune piste, c'est un peu par hasard qu'ils débusquent celui qui avoue aujourd'hui être l'auteur du meurtre.

Le 15 mars dernier, une personne est venue faire une déclaration très surprenante à la gendarmerie. Elle appartenait à un groupe Facebook de cinq membres qui avaient l'habitude de converser en ligne. D'après le procureur, "un de ses amis s'est présenté auprès des service de gendarmerie pour faire état de soupçons qu'il pouvait avoir à la suite d'une conversation qu'il avait eu sur un réseau social (...) Celui qui a été déferré s'était un peu épanché évoquant des fait qui étaient susceptibles de correspondre". Une déclaration qui corrobore des informations recueillies sur les réseaux sociaux dans l'entourage du fils de la victime.

Quarante-huit heures après, ce sont les cinq membres de ce groupe qui sont alors mis en examen, ce jeudi 17 mars. C'est dans le cadre de cette mise en examen que l'un d'entre eux avouera les faits et ce qu'il dit être son mobile.

Une enquête atypique

Le présumé coupable du meurtre de Guy Lecomte est décrit comme une personne fragile. A 26 ans, il ne travaille pas, vit chez ses parents et semble vivre en marge.

De son côté, à 54 ans, Guy Lecomte a une personnalité atypique. Il est adepte de sado-masochisme et verse également dans l'ésotérisme. Les enquêteurs apprennent qu'en 2015, il a perdu son fils qui s'est donné la mort. Un suicide qui fait voler en éclat son couple notamment parce que son ex-femme le rend responsable du suicide de leur fils.

Guy Lecomte avait été retrouvé, le 26 septembre 2019, dans sa maison de Commensacq dans les Landes, lardé de 32 coups de couteau dans l'abdomen. L'acharnement du meurtrier et les 30 coups de couteau laissaient penser à une déception amoureuse. Guy Lecomte vivait alors depuis deux ans en couple avec un homme, une homosexualité qu'il semblait assumer, deux ans après son divorce. Le compagnon avait été longuement interrogé puis mis hors de cause.

Cette enquête a été menée conjointement entre la section de recherches de Pau et le groupement de gendarmerie des Landes. En permanence, deux à dix enquêteurs planchaient sur le sujet. Il y a eu de nombreuses auditions, un gros travail sur les données téléphoniques, et l'intervention de services spécialisés comme celui de l'institut de recherches criminelles, pour les profils ADN notamment, mais aussi d'experts comportementaux.

Pendant deux ans, les enquêteurs ont exploré toutes les pistes dont celle d'une empreinte ADN masculine, du sang d'un tiers retrouvé sur les lieux du crime. En avril 2021, une opération judiciaire hors-norme avait été menée auprès de la population. Quatre cents hommes des communes de Commensacq et de Trensacq, la commune voisine, âgés de 20 à 96 ans, avaient subit des tests ADN. En vain jusqu'à cette semaine.

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