C'est un coup de téléphone qui a définitivement enterré l'avenir professionnel des 131 salariés de Darbo à Linxe. L'usine landaise est fermée sur décision du tribunal de commerce de Dax depuis hier 14 heures.
La plus ancienne usine de transformation de bois des Landes a donc cessé définitivement son activité. Nombre des salariés étaient rassemblés devant le site lundi en début d'après-midi pour attendre le coup de fil fatidique qui scellerait leur avenir.
S'ils n'espéraient rien, les employés de Darbo avaient malgré tout la gorge serrée et les larmes aux yeux pour certains à l'annonce de la décison du tribunal de commerce de Dax.
On avait un outil de travail, quelque chose de bien. Tout va s'arrêter là, c'est terminé
D'autres ne cachent pas leur écoeurement :
Moi, ce qui m'énerve, c'est que c'est toujours les mêmes gens qui se font tirer dessus à boulet rouge (...) pour avoir 2-3 personnes qui vont s'enrichir sur le dos des autres.
L'amertume est d'autant plus grande qu'il y a tout juste un an, le groupe germano-suisse Gramax rachetait la société et promettait un plan d'investissement de 11,7 millions d'euros. Mais l'usine et ses salariés n'en verront jamais la couleur.
Le conseil régional et le conseil départemental injectent à l'époque respectivement 500 000 et 300 000 euros. Ils envisagent aujourd'hui une procédure judiciaire face à l' " escroquerie " selon Xavier Fortinon, le vice président du conseil départemental des Landes.
Darbo achetait chaque année 300 000 tonnes de bois de pin maritime aux sylviculteurs landais, une filière aujourd'hui inquiète de savoir si elle va être payée.
Des mesures devraient être prises : il faut éviter un effet domino. Darbo doit à ses fournisseurs directs et indirects 14 millions d'euros.