"Ce n’est pas du tout un projet adapté à la faune qu'on a ici." Deux cents personnes manifestent contre une ligne à très haute tension à Capbreton

Alors que les travaux ont commencé, les manifestants croient encore pouvoir inverser la tendance. Ils défendent un projet longeant l'autoroute et font valoir la défense de la faune océanique. RTE affirme qu'"il n'y a pas de danger associé à la présence de cette liaison".

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C'est une manifestation XXL à laquelle ont participé une vingtaine d'associations de riverains et d'écologistes. Elle vient ponctuer près de deux ans de lutte contre un projet de ligne Très Haute Tension entre la France et l'Espagne.

"L'océan, c'est notre terrain de jeu, mais c'est aussi toute notre vie", résume Maud Le Car, surfeuse et présidente de l'association Save The Mermaid. "Donc c'est important qu'on donne aussi un petit peu en retour en faisant des actions. Nous, c'est surtout sur le ramassage de pollution plastique. Et lorsqu'il y a des projets qui sont mis en œuvre sans le consentement des citoyens, et qui vont perturber nos océans, pour nous, c'est très important de prendre la parole, de combattre, et de faire partie de cette résistance".

Ce dimanche matin à Capbreton, ils étaient près de deux cents à faire acte de résistance, dont une cinquantaine dans l'eau. 

"Il n'y a pas de danger associé à la présence de cette liaison" (RTE)

Les opposants exigent la révision du tracé censé longer la côte atlantique tout en évitant le gouf de Capbreton en passant par une voie terrestre. 

Alors que ce projet a fait l'objet d'un avis défavorable du Conseil national de protection de la nature, RTE affirme que toutes les autorisations ont été obtenues et que ce tracé aura peu d'impact sur l'environnement. "Il n'y a pas de danger associé à la présence de cette liaison en termes de champs électromagnétiques", explique Jérôme Rieu, délégué R.T.E. Sud-Ouest. "On a plein d'objets du quotidien qui émettent des champs magnétiques bien plus importants que ce qui sera généré par la liaison. Ce tracé est le meilleur tracé possible et qui présente le moins d'impact qu'on a retenu et sur lequel on est en train de réaliser effectivement les travaux".

Ce tracé est le meilleur possible.

RTE

Les opposants veulent une alternative le long de l'autoroute

Le tracé allant de la Gironde au Pays basque en longeant l'autoroute n'a pas été retenu. Selon RTE, il présentait trop de contraintes techniques. Les opposants dénoncent eux une absence d'étude. "L'autorisation environnementale qui a été rendue ne mentionne pas cette solution alternative qui existe le long de l'autoroute", assure Marie Darzacq, présidente de Landes-Aquitaine Environnement. "Et surtout, elle n'a pas été étudiée". 

Un recours avait été déposé par plusieurs associations, la Ville de Seignosse ainsi que par Landes-Aquitaine Environnement. Il a été rejeté par le Tribunal Administratif de Bordeaux. Ils ont donc déposé un pourvoi en cassation devant le Conseil d'État "pour obtenir l’annulation de ce rejet, et espérer un arrêt des travaux en cours".

En effet, selon eux, une alternative devrait permettre d'épargner notamment la ville de Seignosse. Dans cette petite commune côtière justement, RTE n'a pas attendu la décision de justice et poursuit ses travaux là où la ligne de 400 000w sera enfouie sur 27 km avant de replonger dans l'océan à Capbreton.

Défense de la faune et la flore océanique

Le tracé présenté contournant le gouf de Capbreton par un passage terrestre ne semble pas convenir aux opposants du projet. À leurs yeux, cette zone sensible sera tout de même touchée. "C'est une zone qui est riche en biodiversité et donc en cétacés", explique Clément Brouste, directeur et fondateur d'Apex Cetacea. "Ce sont des animaux qui vont être très facilement impactés par tout ce qui est action anthropologique. Les cétacés sont des animaux sensibles aux sons, au courant électrique et électromagnétique".

Ce n’est pas du tout un projet adapté à la faune qu'on a ici.

Clément Brouste

 

"Le problème, ce sont les travaux en eux-mêmes d'abord et après l'installation en elle-même", poursuit Clément Brouste. "Beaucoup d'études démontrent que c'est quelque chose de néfaste pour ces animaux. On a beaucoup de craintes sur l'avenir de ces populations de cétacés, entre autres. Mais si on est là, c'est qu'il y a encore de l'espoir. Ce n’est pas fait. La ligne n'est pas encore là, dans le gouf. Donc, on a encore de l'espoir".  

Le 14 janvier dernier, plusieurs centaines de personnes s'étaient déjà rassemblées à Seignosse pour dénoncer ce projet.  

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