En France, une femme sur dix souffre d’endométriose, une maladie responsable de douleurs chroniques ou de crampes intenses lors des règles. Pour la détecter mieux et plus vite, un laboratoire situé près de Dax, dans les Landes, propose un dépistage par des tests salivaires. Le diagnostic se fait en moins de dix jours.
La société Ziwig Lab a jeté son dévolu sur Tercis-les-Bains, un village des Landes, proche de Dax, au sud des Landes. Elle vient d'ouvrir les portes d'un laboratoire entièrement robotisé à la pointe de l'innovation avec traitement des données par l'intelligence artificielle. "Une révolution en biologie" selon ses fondateurs.
4 000 échantillons par semaine
La spécialité du laboratoire : diagnostiquer l'endométriose par test salivaire. Chaque semaine, pas moins de 4 000 échantillons de salive y sont traités et analysés.
“On peut monter à 9 000 tests avec nos machines. On a prévu de faire une extension, car il n’y a pas que l’endométriose que nous diagnostiquons. D’autres tests vont arriver. C’est le début d’une belle aventure et une révolution dans le domaine de la biologie”, s’enthousiasme Hikmat Chahine, biologiste et médecin, et président de Ziwig Lab, cofondateur du laboratoire.
C’est le début d’une belle aventure et une révolution dans le domaine de la biologie.
Hikmat Chahine,biologiste et médecin
Ces tests reposent sur l’analyse des micro-ARN, des biomarqueurs détectables dans la salive. Une fois extraites, ces molécules sont mélangées avec différents réactifs afin de préparer l’étape de séquençage. “On va transformer cette information biologique en une information numérique, qui sera ensuite traitée par une intelligence artificielle”, explique Yahya El Mir, également cofondateur et président de Ziwig.
Une réduction des délais de diagnostic
Jusqu’à présent, l’endométriose était identifiée au bout de huit ans en moyenne, souvent au terme d'une errance médicale. Cette technologie permet de la diagnostiquer en à peine dix jours. Une efficacité prometteuse, dans le traitement de nombreuses maladies.
Les mêmes technologies peuvent être utilisées sur les cancers, des maladies neurodégénératives. Ça ouvre la voie à une amélioration significative en matière de santé publique.
Yahya El Mircofondateur et président de Ziwig
Les échantillons analysés par le laboratoire proviennent de toute l’Europe. Implanté au cœur des Landes, ce laboratoire dernier cri, représente un investissement de 12 millions d’euros.
Améliorer la prise en charge des patientes
Le professeur Claude Hocke, gynécologue, président de l'association filière endométriose en Nouvelle-Aquitaine se réjouit de l'avancée de l'innovation thérapeutique en matière d'endométriose. "Le test salivaire est un prélèvement non invasif et il va répondre aux réponses d'un certain nombre de patientes qui n'ont pas de diagnostic". Le problème se pose encore plus pour les femmes éloignées dans grandes villes qui ne trouvent pas de spécialistes ou des centres antidouleurs.
L'association endométriose régionale a été créée justement pour faire connaître cette maladie aux patientes et améliorer le diagnostic et la prise en charge. "Actuellement, le diagnostic se fait par des analyses cliniques, des échographies et des images IRM. Mais un certain nombre de ces examens est en échec, alors que les patientes sont en situation douloureuse", poursuit le professeur.
On peut moins en souffrir, mais pas en guérir.
Professeur Claude HockeGynécologue
"L'endométriose est une maladie hormonale. Elle peut récidiver malgré les traitements hormonaux qui se font sur la durée, rappelle le professeur. La chirurgie vient en dernier recours, quand les traitements ne fonctionnent pas et pour les femmes infertiles."