La ministre de la Transition écologique est en visite dans les Landes, vendredi 18 février 2022, afin de rencontrer les maires des communes concernées par l’érosion du littoral et pour présenter les mesures prévues par l’État.
"On a perdu plus de 100 mètres, 150 mètres… Tous les hivers on a de grosses tempêtes, de gros coefficients. Chaque printemps, on voit la différence", déplore Lillaz Hanalei, un habitant du Capbreton (Landes). La commune est concernée par le phénomène naturel de l’érosion du littoral. Chaque année en moyenne, le trait de côte recule de 2,50 mètres en Gironde et de 1,70 mètres dans les Landes.
Ce phénomène, "s’aggrave" à cause du "changement climatique et de la montée des eaux", explique la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, en visite, vendredi 18 février 2022, dans la région. Cette dernière rencontre les maires des communes concernées par le phénomène pour préciser les mesures de l’État de lutte contre le recul du trait de côtes, dans le cadre de la Loi Climat et Résilience.
Un droit de préemption pour les communes
Pour Barbara Pompili, la première des choses à faire est de cartographier précisément le risque d’évolution de ce trait de côte des 46 communes identifiées comme les plus à risque. Et ensuite mettre en place des mesures, dont le droit de préemption des communes. "On va pouvoir donner des outils aux maires pour qu’ils puissent récupérer un certain nombre de terrains pour pouvoir quand même avoir une activité commerciale, ou avoir des bâtiments qui pourront être démontés par la suite. Donc, donner des moyens - trouvés et votés dans la Loi Climat et Résilience - pour que l’urbanisme puisse s’adapter", précise Barbara Pompili.
Avoir un droit de préemption c’est bien, mais si on n’a pas les moyens d’acquérir un territoire on voit que ça n’a pas une grande utilité.
Pierre FrousteyPrésident (PS) de la communauté de communes de Maremne Adour Côte-Sud
Pour l’heure, une première enveloppe de 10 millions d’euros est assurée par l’État. Mais les besoins financiers iront bien au-delà. "On est sur un nouveau risque qu’on estime à 400 millions d’euros d’ici 2050. On a 50 000 maisons, bâtiments, susceptibles d’être touchés d’ici la fin du siècle. On travaille maintenant aux financements les plus adaptés", indique la Ministre.
Du cas par cas
La lutte contre l’érosion du littoral va également nécessiter des solutions prises au cas par cas, selon Barbara Pompili: "On va devoir faire du sur-mesure. Chaque collectivité a des circonstances spécifiques et il faut travailler pour donner des réponses spécifiques."
Sur le Capbreton, le maire a déjà démarré, depuis 2008, une opération de transfert de sable pour éviter le recule du trait de côte.
C‘est un transfert hydraulique de sable qui consiste à en prélever au nord pour le déposer sur les plages du sud qui sont plus attaquées. Nous avons réussi à défendre le front de mer, les plages urbaines.
Patrick LaclédèreMaire du Capbreton
"On a opté pour une méthode douce qui consiste à utiliser des éléments naturels plutôt qu’à construire une digue en béton qui ne résiste pas dans le temps", poursuit-il.