Redonner vie aux objets grâce aux imprimantes 3D. C’est l’idée qu’a eue François Descla, à Pouillon, dans les Landes.
Une pièce manque et l’objet est inutilisable. Pour leur éviter la poubelle, François Descla, un ingénieur landais spécialisé dans les sciences des matériaux, a lancé une entreprise de réparation d’objets, grâce à des imprimantes 3D. Le déclic, il l’a eu en 2017.
Le curé du village est venu me demander de refaire le bouchon d’une burette, avec mes imprimantes. On s’est dit ensuite que c’était bête de ne pas proposer ce service à d’autres personnes.
Sauver des frigos
Une centaine de pièces fabriquées plus tard, les clients de François Descla viennent de tout le département pour faire réparer leurs objets. Bernard Cassaigne, un professeur en photographie, est venu d’Orthez.
Pour rendre au pied toute son utilité, Bernard Cassaigne aura attendu deux heures et déboursé une quarantaine d’euros.La manivelle de mon pied est cassée. Le fournisseur doit m’en envoyer une nouvelle depuis trois ans. Ici, c’est très rapide.
Depuis quelques mois, François Descla a lancé un site web, ma-piece.net sur lequel il propose à ses clients de déposer et récupérer leurs pièces chez des commerçants partenaires. L’ingénieur espère, d’ici peu, étendre ses services au delà des frontières de son département.Une dame est aussi venue pour une pièce de la porte de son frigo, qui était cassée. Pour une dizaine d’euros, elle a pu sauver son frigo.
François Descla, ingénieur landais.
Une imprimante 3D, ça marche comment ?
Pas de magie ici, que de la science. Pour créer ses pièces, François Descla utilise un logiciel de conception assistée par ordinateur (CAO). Le logiciel va d’abord scanner la pièce cassée, pour en connaître ses mesures avant de lancer l’impression. Si la pièce est manquante, François Descla devra alors la modéliser sur son logiciel qui transmettra les informations à l’imprimante.Les objets sont ensuite imprimés, couche après couche, comme un mille-feuille. On n’enlève donc pas de la matière à un bloc pour le former, on utilise que la quantité de matière nécessaire. Cette dernière est soit fondue, soit solidifiée (par la chaleur ou un laser), pour donner la consistance finale de l’objet.
Les possibilités sont immenses : certains se sont déjà lancés dans la création de maison ou d’organes, grâce à ces machines.