Ce mardi 27 août, la mairie de Mano, commune située au nord des Landes, a été victime d'une effraction. Si rien n'a été dérobé, une fenêtre et le système de surveillance ont été endommagés. En quelques mois, six cambriolages ont été recensés dans ce hameau de 150 habitants.
"Quand je suis entré dans le bâtiment, j'ai vu que la fenêtre de la cuisine était cassée", souffle la secrétaire de la mairie de Mano, petite commune du nord des Landes. Après cette découverte, tôt ce mardi 27 août, elle a inspecté le reste de l'hôtel de ville et a découvert que la porte du bureau de Joëlle Boulanger-Banet, la maire du village, a été ouverte. Pire, tous les câbles des caméras de surveillance ont été sectionnés. Nul doute, la mairie a été vandalisée dans la nuit du 26 au 27 août. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie. La maire de la commune a contacté France 3 Aquitaine.
Qui, dans le village, a ce jeu de clés ?
Joëlle Boulanger-BanetMaire de la commune de Mano, dans les Landes
Joëlle Boulanger-Banet, la maire du village de 150 âmes, est sous le choc et dans l'incompréhension, quelques heures après l'effraction. Elle ne comprend pas comment des personnes sont entrées dans son bureau, sans même casser la porte ou la serrure. "La personne qui s'est introduite avait la clé !", s'imagine-t-elle. Pourtant, seules trois personnes détiennent un trousseau permettant l'accès à son bureau : le sien, celui du premier adjoint et de la secrétaire de mairie. Alors, l'hypothèse d'un jeu de clés ancien, entre les mains d'une tierce personne, est envisagée par les deux femmes.
Dans ce malheur, Joëlle Boulanger-Banet et sa secrétaire essaient de se concentrer sur le positif. "Heureusement, aucune affaire n'a été dérobée, rapporte la secrétaire de la mairie. Le bureau de madame le maire n'a pas été retourné et la ou les personnes n'ont pas eu accès au mien, où se trouvent tous les dossiers", précise-t-elle. Seuls les câbles du système de surveillance, installé en juin, ont été sectionnés, et la fenêtre cassée. Dans l'attente, un adjoint s'est rendu sur place pour barricader l'ouverture endommagée.
Courriers anonymes et dépôt de plainte
Une question demeure : si rien n'a été volé, que sont venus chercher les cambrioleurs ? "Nous n'avons aucune idée de ce qu'ils peuvent vouloir, confient les deux femmes. Ils n'ont rien volé dans la mairie et il n'y a pas eu d'évènements importants ces derniers mois dans le village qui auraient pu susciter de la colère." Pour tenter d'en savoir davantage sur les circonstances de cet acte, Joëlle Boulanger-Banet a déposé une plainte auprès de la brigade de gendarmerie de Sore, dont dépend la commune de Mano, le mardi 27 août dans l'après-midi.
Si la maire est encore dans l'incompréhension, elle ne peut s'empêcher de mettre en relation cette intrusion dans la mairie avec des courriers anonymes qu'elle reçoit depuis le début du mois de juin. "Nous recevons très souvent des courriers avec des requêtes informationnelles et des annotations portant sur la vie quotidienne du village, qui signalent par exemple l'entretien des trottoirs ou des chemins, explique la secrétaire de mairie. Ils sont tous signés avec la mention Le collectif de Mano."
Des cambriolages en série
Au grand désespoir de la municipalité et des habitants, l'intrusion de ce mardi 27 août n'est pas le premier cambriolage recensé dans le village, ces derniers mois. Entre le mois de novembre et celui d'avril dernier, le domicile de la maire a été cambriolé à trois reprises. Si les conséquences de l'intrusion en mairie sont minimes, il n'en est rien à son domicile : la maire a été agressée physiquement et des vols de bijoux ont été recensés.
Dans le même temps, au sein du village, l'habitation d'une personne âgée a également été cambriolée à deux reprises, tandis qu'une tentative d'effraction a été remarquée au domicile d'un autre élu de la mairie sans que les ravisseurs aient pu aller au bout de leur projet. Pour la municipalité, cette intrusion en mairie est la goutte de trop. Joëlle Boulanger-Banet est désespérée : "il faut que cela cesse."
