Après un début de saison prometteur, les joueuses de Julie Barennes ont confirmé leur forme samedi 5 octobre en s’imposant face à Bourges (68-55), l’un des cadors de la Ligue Féminine. Sur le plateau de Noa Basket, la coach de Basket Landes Julie Barennes revient sur ce sans-faute. Elle répond aux questions de Freddy Vétault.
Freddy Vetault : Vos joueuses ont livré une véritable guerre d’usure face à des Tango (équipe de Bourdges) diminuées. Ce succès, qui s’est concrétisé dans le dernier quart-temps, est le résultat d’un match particulièrement âpre. Quelle est votre analyse de cette rencontre ?
Julie Barennes : On est très contentes. J’ai choisi de faire tourner l’effectif dès la 3e minute, ce qui nous a permis de rester solides et présentes tout au long de ce match intense. On a pris notre temps, mais petit à petit, on a su remonter et imposer notre rythme.
Freddy Vetault : Villeneuve-d’Ascq s’est incliné face à l’Asvel (57-69), un autre choc dans votre championnat. Comment percevez-vous cette saison ? Elle semble assez indécise, non ?
Julie Barennes : Effectivement, c’est un championnat très indécis. Villeneuve a été pénalisé par des blessures et une préparation compliquée, ce qui rend difficile de prévoir où tout cela va nous mener.
Freddy Vetault : Quelles sont vos ambitions cette saison ? Vous avez remodelé une partie de l’effectif avec l’arrivée de Leila Lacan, Myriam Djekoundade, et l’Américaine Destiny Slocum. Comment ressentez-vous ce nouveau groupe ?
Julie Barennes : Le fait d’avoir conservé 7 joueuses de l’an dernier, tout en misant sur un projet jeune, est un vrai atout. Les filles ont déjà passé une saison ensemble, et cela facilite leur intégration. Elles s’adaptent parfaitement à ce qu’on attend d’elles, et chacune trouve naturellement sa place dans l’effectif.
Freddy Vetault : Céline Dumerc a dit de vous que, depuis que vous êtes à la tête de cette équipe, « vous ne cessez de progresser et de faire progresser vos joueuses ». Est-ce votre marque de fabrique de permettre à chaque joueuse de s’exprimer pleinement ?
On me fait confiance et on me laisse beaucoup de liberté dans mon travail.
Julie Barennes
Julie Barennes: C’est très gentil de la part de Céline. On me fait confiance, et on me laisse beaucoup de liberté dans mon travail. J’ai aussi la chance d’avoir un staff très compétent. Chaque année, on apprend de nos erreurs passées, et je crois profondément en ce processus. Je sais ce que chaque joueuse peut apporter, et chacune d’elles est essentielle à l’équipe.
Chaque joueuse soit à 100%
Freddy Vetault : Votre qualification pour l’EuroLeague se dessine. Avec une évaluation collective à 104, c’est une vraie implication de tout le groupe. Était-ce un objectif pour vous de faire jouer tout le monde ?
Julie Barennes : Si on veut bien défendre et attaquer, il faut que chaque joueuse soit à 100% de ses capacités physiques sur le terrain. C’est pourquoi personne ne peut rester trop longtemps sur le parquet : quand tu es fatiguée, tu dois choisir entre attaquer ou défendre. Faire sortir les joueuses dès les premières minutes, c’est leur permettre de revenir rapidement dans le match avec de l’énergie. Cela implique tout le monde dans le rythme et nous permet de maintenir une intensité élevée, de jouer vite, de défendre fort et de se battre. C’est la seule manière de jouer au basket à ce niveau, c’est une obligation.
Freddy Vetault : Vous avez de quoi jouer sur tous les tableaux cette année avec un match de Coupe d’Europe mercredi contre les Hongroises ?
Julie Barennes : Je pense que oui, et je connais la difficulté de l’EuroLeague. Je pense qu’il faut avoir cette ambition d’aller en deuxième phase. Tant que les joueuses sont présentes, nous allons le faire.
Protection en cas de burn-out
Freddy Vetault : Vous militez aussi pour le sport féminin. Vous êtes vice-présidente de l’Union des Clubs de Ligue Féminine, et depuis le 1er juillet, un accord sectoriel est entré en vigueur, visant à promouvoir l’équité, la structuration et l’attractivité du basket féminin de haut niveau, notamment avec la reconnaissance d’un congé maternité jusqu’à 12 mois avec maintien de salaire.
Julie Barennes : Cette avancée sociale, c’est un travail de cinq ans, porté par le syndicat, notamment par José Ruiz et d'autres. Et il concerne les joueuses comme les coaches. Les clubs de Ligue Féminine sont de plus en plus structurés. Il y a plus d’argent et de moyens, mais il faut arriver à consolider tout cela, comme le congé maternité, y compris pour les femmes coaches et les joueuses de Ligue 1 et 2. La deuxième division doit être forte.
Toutes les filles doivent être protégées en cas de burn-out ou de rupture de contrats. Structurer au mieux nos ligues pour que tout le monde en profite, et on ne peut que s’en féliciter.
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