Le député socialiste des Landes, président du groupe parlementaire de son parti à l'Assemblée Nationale, est l'invité de Dimanche en Politique. De la crise sociale à la motion de censure qui menace le gouvernement, en passant par son livre sur son électorat, Boris Vallaud est sur tous les fronts.
Boris Vallaud est l'une des figures d'un Parti Socialiste qui, fort de ses soixante-six députés à l'Assemblée, semble renaître de ses cendres. Au moins à l’Assemblée Nationale pour peser sur le gouvernement Barnier. En effet, si le projet de loi de finances 2025 n’est pas soumis au vote des députés mi-décembre, le gouvernement engagera sa responsabilité avec l’article 49-3. Le texte ne sera adopté que s’il échappe à une motion de censure.
Une situation avec laquelle tout devient possible
Le Rassemblement National la conditionne à une hausse ou non de l’électricité, prévue dans le budget 2025. Alors que le Nouveau Front Populaire déposera une motion de censure si le gouvernement passe en force avec le 49-3. Le Parti Socialiste la votera, si l’on en croit son premier secrétaire Olivier Faure.
Si elle obtient la majorité des voix, le gouvernement démissionnera et le pays n’aura pas de budget pour 2025, à quelques jours de Noël.
En tant que président du groupe parlementaire socialiste à l’Assemblée, Boris Vallaud assumera ses responsabilités. Mais avant de parler de censure, il attend son entretien avec Michel Barnier en début de semaine prochaine. Le Premier ministre doit rencontrer tous les chefs des groupes parlementaires.
Le choix de la proximité
En attendant, le député landais, réélu cet été après un second tour tendu face à la candidate du RN, n'oublie pas sa terre électorale. Il a publié début octobre un livre étonnant, loi des programmes de campagne. Son titre :"En permanence, ces vies que je fais miennes". Il y raconte ses rencontres dans sa permanence électorale au cœur de sa circonscription.
Une terre rurale, de Saint-Sever à Aire-sur-Adour, où le pouvoir d'achat, la désertification médicale et l'éloignement des services publics sont le quotidien. En creux, une galerie de portraits désenchantés, touchants aussi, de cette fameuse France d'en bas, si loin des palais de la République.
C'est essentiel pour moi, car un député doit trouver l'équilibre entre ce qu'il se passe à Paris et le terrain dans sa circonscription.
Boris VallaudDimanche en politique Aquitaine
"Cela m'enrichit et me construit dans ce que je suis. Je les porte en moi". Et d'ajouter :"la politique a besoin de plus de sincérité, de plus de vérité, de crédibilité dans son rapport au réel, aux humains". Et si cet ouvrage était la première pierre d’un chemin qui pourrait mener Boris Vallaud, qui par principe n’exclut pas d’être premier secrétaire du PS au prochain congrès du parti, vers l’élection présidentielle ?
Alors Président de la République en 2027 ? : " je remettrais plus de fraternité dans notre vie publique. On en manque ", répond l'intéressé.
► Retrouvez Dimanche en politique sur la plateforme france.tv