Emmanuel Macron avait garanti "un professeur devant chaque classe" à la rentrée. La promesse n'est pas tenue, dénoncent les syndicats d'enseignants. Ils constatent que des cours ne sont pas assurés dans près de la moitié des établissements scolaires du territoire national. Illustration dans les Landes.
"Les postes sont supprimés, mais les heures restent" se désole la représentante du syndicat enseignant SNES-FSU des Landes, Marlène Bordessoules.
À l'occasion de cette rentrée scolaire, 13 suppressions de postes d'enseignants ont été effectuées par le rectorat dans le département des Landes, malgré des effectifs stables.
Grâce à ses enquêtes de terrain, le SNES-FSU40 constate aujourd'hui "qu’il manque un ou plusieurs professeurs dans au moins un tiers des collèges landais, constat qui n’épargne pas non plus les lycées."
Des élèves de terminale qui ont choisi la spécialité math vont à l'étude au lieu d'avoir cours de math parce qu'il manque un prof.
Marlène Bordessoulesreprésentante SNES-FSU40
Avant notre entretien ce jeudi 14 septembre, Marlène Bordessoules a fait le tour des établissements de son département pour un point sur la situation. Elle cite quelques exemples : "Au collège Jacques Prévert de Mimizan, un poste de professeur d'anglais a été supprimé, résultat quatre classes sans cours d'anglais" alarme-t-elle."Dans le lycée de Saint-Vincent de Tyrosse, il manque un prof de math. Les élèves qui ont la spécialité math et qui passent le bac cette année vont à l'étude au lieu d'avoir cours" poursuit l'enseignante d'anglais qui exerce au collège de Tartas.
Une situation ubuesque
Ces postes d'enseignants ayant été supprimés alors que le nombre d'élèves est constant, ils ne sont plus accessibles aux professeurs titulaires, mais les heures de cours doivent tout de même être assurées. "Le rectorat fait appel à des contractuels qui n'ont jamais vu une classe, qui n'ont aucune formation pédagogique. On voit même passer des annonces sur les réseaux sociaux, c'est révoltant" explique Marlène Bordessoules.
"L'autre recours du rectorat, c'est de nommer à l'année des enseignants remplaçants sur ces postes-là, et la conséquence, c'est qu'il n'y a plus de remplaçants pendant l'année en cas d'arrêt maladie" déplore-t-elle encore. "En histoire-géo au collège de Tarnos, il n'y a pas de prof pour remplacer un congé formation qui a pourtant été validé par le rectorat au mois d'avril".
Le rectorat de l'Académie de Bordeaux, que nous avons contacté à ce sujet, n'a pas répondu à nos sollicitations.
Les syndicats dénoncent la "logique idéologique" du gouvernement
Suppression de postes d'enseignants, manque de psychologues scolaires et d'accompagnants d'élèves en situation de handicap, classes surchargées, le SNES-FSU dénonce une politique globale de réduction de poste, parce qu'"employer un contractuel coûte moins cher qu'un fonctionnaire".
Emmanuel Macron avait assuré quelques jours avant la rentrée que la promesse d'"un professeur devant chaque classe" à la rentrée serait "tenue". Dans les faits, elle ne l'est pas, et pas seulement dans les Landes. Une semaine après la rentrée scolaire, il manque en moyenne "au moins un enseignant dans 48% des collèges et des lycées" en France, selon un sondage publié ce 11 septembre par le Snes-FSU.