"Une femme froide, concentrée sur elle-même" : la grand-mère poursuivie pour tentative d'assassinat sur ses petits-enfants devant les jurés

Le procès de la sexagénaire pour tentative d'assassinat sur ses petits-fils et son compagnon se poursuit à la cour d'assises de Mont-de-Marsan. Lors de cette seconde journée, le profil de l'accusée a été décortiqué par des experts et son ex-compagnon s'est exprimé devant la salle d'audience.

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La seconde journée du procès de la sexagénaire suspectée d'avoir essayé d'assassiner son compagnon et ses deux petits-fils se tenait ce mardi 1ᵉʳ octobre, à Mont-de-Marsan. Cette femme est suspectée d'avoir drogué les trois victimes avec un médicament dissimulé dans leur repas, à Habas dans les Landes, en 2021.

Une fois les trois individus endormis, elle a mis le feu à son habitation. Une action qu'elle reconnaît, mais qu'elle considère avoir commis, sans volonté de tuer. Les pompiers ont pu sauver les habitants in extremis grâce au déclenchement d'une alarme de sécurité incendie. 

"J'ai déversé de l'essence"

À la barre, l'accusée, explique ne pas bien se souvenir de la date exacte des faits. "Ça s'est passé quand, je ne me rappelle plus. Mardi, mercredi, jeudi ?" Elle raconte être rentrée du travail. Puis, vers 19h30, avoir préparé une soupe. Un de ses petits enfants est revenu réclamer à manger quelques instants après le repas. Une petite phrase de son ex-compagnon, "put*** ces gosses, ils ne pensent qu'à manger", aurait été l'élément déclencheur.

L'accusée raconte alors comment elle s'est rendue dans le garage, "a tourné les yeux vers les bidons" d'essence. "J'ai fermé la maison, puis j'ai déversé de l'essence dans la maison", lâche-t-elle avant de se faire plus précise.

J'ai fermé manuellement deux fenêtres, j'ai ouvert le placard, coupé la lumière et j'ai déversé de l'essence.

Marie L

Accusée

Elle poursuit, se souvient avoir pris "une douzaine" de cachets avant de s'allonger. "J'ai entendu mon téléphone, mais je n'ai pas décroché". 
La veille, à l'ouverture du procès, l'accusée avait déjà déclaré avoir commis un geste désespéré. "Ce n'était pas une intention de tuer, mais de soulager tout le mal-être que j'avais", a-t-elle répété ce mardi devant la cour. 

Interrogée sur les virements qu'elle a effectués vers le compte de sa fille au cours de cette funeste soirée, elle les justifie en expliquant "qu'elle ne voulait pas qu'elle soit dans le besoin". Sur le banc des parties civiles, sa fille Caroline se prend la tête entre ses mains et fond en larmes. 

Femme froide

Plus tôt dans la journée, la cour s'est penché sur le profil psychologique de l'accusée. "Une femme froide et concentrée sur elle-même lors des interrogatoires", affirme Dominique Daroles, directeur de la brigade de recherches de gendarmerie de Dax. L'agent de la paix a souligné la concordance des éléments de l'enquête avec la piste de la préméditation.

Parmi les exemples cités, les recherches internet avant le jour de l'incendie sur les effets du médicament ayant servi à endormir les trois victimes. Dominique Daroles a aussi rappelé la présence de scotch sur le détecteur de fumée de la maison. Cet adhésif peut permettre d'éviter l'alarme de retentir en cas de feu. Mais aussi l'électricité coupée pour éviter le déclenchement de l'alarme de sécurité et les volets baissés de la maison rendant toute fuite impossible.

Préméditation ?

La cour a également rappelé le déroulé du jour de l'incendie. C'est la fille du compagnon de l'accusée qui arrive la première sur les lieux. L'habitation est en feu, les volets sont baissés. La témoin entend les enfants tousser, mais ne peut pas rentrer dans la maison à cause de la fumée épaisse. Malgré l'absence d'électricité, l'alarme de sécurité de la maison a fonctionné grâce à une batterie de secours intégrée. Une alerte qui a permis à la société de surveillance de déclencher rapidement l'intervention des secours.

Pour moi, il ne fait aucun doute que cet acte a été prémédité.

Dominique Daroles

Directeur de la brigade de recherches de gendarmerie de Dax

"Ça fait 36 ans que je fais ce métier, je n'ai jamais eu affaire à un cas pareil. Je ne peux pas expliquer le mobile, même trois ans après", a déclaré Dominique Daroles.

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