Des gendarmes ont fouillé en vain mardi deux zones situées dans les Landes à la recherche du corps d'un militant présumé de l'organisation séparatiste basque espagnole ETA disparu depuis 1980, a-t-on appris de source proche du dossier.
L'opération, menée par la Section de recherches de la gendarmerie de Pau, fait suite à une commission rogatoire internationale ouverte en décembre 2016 à la demande d'un juge d'instruction espagnol, une procédure dont a été saisi un magistrat instructeur à Mont-de-Marsan, préfecture des Landes.
"Nous abandonnons les recherches dans les Landes", qui portaient sur "deux zones définies par les Espagnols", entre Brocas et Labrit, au nord de Mont-de-Marsan, a-t-on indiqué de même source à l'AFP.
L'une a été écartée car elle n'était pas adaptée pour cacher un cadavre en 1980. Les enquêteurs ont alors exploré "une seconde zone, à partir de points précis donnés par les Espagnols", creusant sur 300 à 400 m2 sans rien trouver. "Dès aujourd'hui, on peut affirmer qu'il n'y a pas de corps
dans cette zone".
Rappel des faits
José Miguel Etcheverria dit "Naparra", militant présumé d'ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays Basque et Liberté), a disparu dans le Sud-Ouest de la France. Il était âgé de 22 ans, vivait à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques) et n'a plus donné signe de vie depuis le 11 juin 1980.L'avocat de la famille du disparu était présent mardi lors des fouilles, de même que son frère.
Selon ses proches, l'enlèvement et l'assassinat du jeune homme avaient été revendiqués par une milice d'extrême droite, le Bataillon basque espagnol (BBE), un des groupuscules tolérés par les autorités espagnoles qui avait agi contre ETA, notamment en France, à la fin des années 1970 et au début des années 1980.
Début octobre 2016, l'avocat espagnol de la famille de "Naparra", Me Inigo Iruin, avait informé lors d'une conférence de presse en Espagne "que la famille détenait de nouvelles informations" et que le corps du disparu se trouverait "dans une zone boisée au nord de Mont-de-Marsan (...) à une heure de Ciboure".
Me Iruin avait ensuite déposé une requête auprès du Tribunal de l'Audience nationale à Madrid en vue d'une réouverture de l'enquête, 36 ans après la disparition de "Naparra".
ETA, fondée en 1959 pendant la lutte contre la dictature franquiste, est tenue pour responsable de la mort de 829 personnes durant plus de 40 années de lutte armée pour l'indépendance du Pays Basque et de la Navarre.