Dans les Landes, le Samu est débordé d'appels. Mais nombre d'entre eux ne relèvent pas de l'urgence et concernent uniquement des questions relatives au Covid-19, déplorent les opérateurs.
Inlassablement, ils répondent au téléphone. Casque vissé sur les oreilles, micro devant la bouche, à Mont-de-Marsan, les régulateurs du Samu prennent les appels de Landais, inquiets pour leur santé ou celle de leur proches. Mauvaises chutes, pic de fièvre, douleurs dorsales… Parmi tous ces appels, certains nécessitent une prise en charge rapide. D'autres, en revanche, n'ont aucun caractère d'urgence.
"On a une franche augmentation des appels dus au Covid qui ne sont pas forcément des appels d'urgence, mais qui, pour beaucoup concernent des renseignements", reconnaît le docteur Didier Darraillans, médecin responsable du service du SAMU des Landes. Paradoxalement, alors qu’actuellement on a peu de malades à l'hôpital, on a pourtant 12% des appels pour des renseignements".
Des appels pour des questions qui devraient être adressées aux médecins généralistes. "J'ai de la fièvre, j'ai mal à la gorge, je tousse... Mes enfants ont le Covid et je commence à voir des symptômes, que dois je faire?", énumère de son côté, le docteur Pauline Suhas médecin au Samu. On reçoit et on doit réguler beaucoup d'appels qui relèvent de la médecine générale".
Quand il se passe un accident de la route, un arrêt cardiaque ou une douleur thoracique qui peut être un infarctus, nous, on est en ligne en train de régler des problèmes de médecine générale
Pauline Suhas, médecin au Samu des LandesFrance 3 Aquitaine
Six minutes d'attente
Conséquence : la prise en charge des cas les plus graves est retardée. Le nombre de cas positifs au Covid-19 a énormément augmenté ces dernières semaines, avec un taux d'incidence atteignant 3 542 cas pour 100 000 habitants dans les Landes, et les règles relatives aux tests et à l'isolement se sont complexifiées. "Les gens sont perdus, les cabinets libéraux sont débordés, les numéros d'appel national sont peu connus... Le numéro qui sort le plus facilement c'est le 15, note Didier Darraillans
"Pendant qu'on répond à ces demandes de renseignement, on ne répond pas aux appels urgents. Et on a des délais de réponse pour les patients qui deviennent très importants. Il y a une quinzaine de jours, on était à 6 minutes de temps d'attente avant que quelqu'un ne décroche. C'est beaucoup trop : normalement, on est aux alentours de deux minutes", rappelle le médecin.
Reportage ► Le centre de régulation du SAMU des Landes est débordé par les appels non urgents.
Sur Twitter, le centre hospitalier de Mont-de-Marsan invite les patients en demande d'information à se renseigner sur le numéro vert mis en place par le gouvernement, et rappelle que le 15 est réservé aux urgences médicales.