Les parents d'une élève portent plainte pour viol et harcèlement, trois adolescents jugés en février

Trois adolescents ont été présentés devant le juge des enfants après leur garde à vue mercredi 15 novembre. Ils sont visés par une plainte pour harcèlement scolaire et viol sur une élève scolarisée à Aire-sur-l’Adour dans les Landes.

Elle n’en pouvait plus. Une élève du lycée Gaston Crampe, d’Aire-sur-l’Adour, dans le sud des Landes, assure être victime depuis plusieurs mois de harcèlement scolaire. L'élève aurait également affirmé avoir été violée par des camarades de classe.

Ses parents ont déposé une plainte à la gendarmerie des Landes pour ce viol, mais aussi pour des faits de harcèlement aggravé, en juin 2023. Trois élèves sont concernés, âgés de 16 et 17 ans. Placés en garde à vue ce mercredi 15 novembre, ils ont été déférés jeudi, avant d'être présentés à un juge des enfants. Ils seront jugés en février 2024. "Durant la période de contrôle judiciaire, ils seront suivis par des éducateurs et ont l’interdiction d’être en contact avec la victime", indique le Parquet dans son communiqué.

Viol et harcèlement

Le calvaire de cet élève débute, selon le témoignage de ses parents à France Bleu Gascogne, dès son arrivée au lycée Gaston Crampe. Rapidement, ils constatent des changements de comportement. Elle serait isolée, amaigrie et se scarifierait les bras.

La jeune fille développe par ailleurs de l’asthme lié au stress, selon les médecins qui l’ont auscultée. Six mois après la rentrée, l’élève se confie à ses parents : victime de harcèlement, elle subirait des bousculades, des coups et des insultes dans la cour et dans les couloirs. Des éléments également confiés par une seconde source proche du dossier.

Elle quittera le lycée fin mai, et passera l’été sous antidépresseurs. Mais en septembre, la jeune fille décide tout de même de retourner dans l’établissement. Problème, elle se retrouve dans la même classe que ses harceleurs. Ils ont en effet tous choisi la même spécialité. Le harcèlement reprend. La jeune fille tentera alors de mettre fin à ses jours avant d’être déscolarisée.

Garde à vue

Du côté du rectorat, l’académie dit s’être saisie du dossier début novembre. “Peu avant les congés d'automne, la mère de la jeune fille a transmis à l'établissement un dossier comprenant différentes pièces se rapportant à la situation vécue par sa fille dans le lycée, trois élèves sont impliqués”, indique le rectorat dans un communiqué.

L'éducation nationale saisit alors le procureur de la République qui ouvre une enquête diligentée par l'unité spécialisée dans les affaires d'atteintes aux mineurs. "Plus d’une vingtaine de personnes ont été entendues dans cette affaire", explique le procureur de Mont-de-Marsan.

Les trois lycéens ont donc été placés en garde à vue par les policiers landais avant d'être déférés devant le juge pour enfants. Un seul est poursuivi pour des faits d'agression sexuelle.

Ils considèrent ces actes comme étant de faible gravité et n’ont pas perçu qu’ils pouvaient avoir une incidence sur l’état psychique de la jeune fille.

Parquet de Mont-de-Marsan

Communiqué de presse

En parallèle de l’enquête judiciaire, le plan de prévention du harcèlement Phare a été activé par l'établissement. “Le chef d’établissement a pris une mesure conservatoire d’interdiction d'entrer dans l’établissement pour les trois jeunes incriminés, afin de garantir le mieux-être de la jeune fille”, a indiqué le rectorat dans un communiqué.