Moins de 1 % des cas concernent des hommes : atteint d'un cancer du sein, Gilles Mercadal témoigne pour faire réagir

En 2021, Gilles Mercadal développé un cancer du sein. Les cas sont rares : moins de 1% des cas concernent des hommes. Aujourd'hui, ce Landais souhaite que son exemple entraîne une prise de conscience masculine sur les risques liés à ce cancer.

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Avec le recul, il qualifie lui-même sa situation de "cocasse". Car l'histoire de Gilles Mercadal, 48 ans, enseignant de Sciences et vie de la terre (SVT) dans un collège près de Dax n'est pas banale. En 2021, à 45 ans, on lui découvre un cancer du sein. Moins de 1 % des cas touchent les hommes, soit environ 500 cas par an en France, et ce Landais en fait partie.

"Depuis ma jeunesse, j’ai sur le sein gauche une gynécomastie (un développement excessif des glandes mammaires chez l'homme, NDLR), j'ai grandi comme ça, explique Gilles Mercadal. Entre-temps, ma grand-mère a eu un cancer du sein, ma mère aussi... ma mère a commencé à me parler des risques chez les hommes, que j'ignorais jusque-là. Et puis c'est arrivé."

Des risques moins pris au sérieux

Lorsque sa mère lui évoque ces risques, cet enseignant admet qu'il ne les prend pas autant au sérieux qu'il aurait dû. "C'est là qu'intervient le manque de connaissances, on n'y prête pas vraiment attention", concède-t-il. Aussi, lorsqu'une "dureté" se développe après le confinement en 2020, Gilles Mercadal ne la fait d'abord pas examiner, pensant que ce n'est rien de grave.

Ce n'est que quelques mois plus tard qu'il se décide à en parler à son médecin généraliste. Après analyses, le verdict tombe : il s'agit bien d'une tumeur maligne, donc d'un cancer du sein.

À ce moment-là me reviennent les risques familiaux, et je me dis, "mais qu'est-ce que tu as foutu ces dernières semaines ? Si tu avais écouté ta mère, tu aurais peut-être fait plus attention."

Gilles Mercadal

Atteint d'un cancer du sein en 2021

S'ensuivent alors sept à huit mois de traitement, avec opération, chimiothérapie et hormonothérapie. "C'est peut-être la partie la plus originale, car lors des soins, on arrive un peu dans un monde tout rose, s'amuse l'enseignant. Je caricature, mais ce sont des endroits tournés vers la femme, avec un parcours de soins essentiellement féminin, même si les spécialistes ont du recul et savent comment traiter les hommes."

Un sentiment de solitude

Gilles Mercadal se retrouve à faire des mammographies, à attendre dans des salles d'attente où il est le seul homme présent. "C'est toujours particulier. Il y a des regards, je comprends que ça puisse étonner. Mais il n'y a jamais eu de regard particulièrement appuyé, c'est plus que j'avais souvent le sentiment d'être seul."

J'ai déjà reçu des courriers avec écrit "pour Madame Gilles Mercadal" ! J'en ai même gardé un en souvenir.

Gilles Mercadal

Atteint d'un cancer du sein en 2021

Mais au-delà de sa situation "atypique", Gilles Mercadal souhaite que son exemple alerte sur la méconnaissance des risques de cancer du sein pour les hommes. Pour le Landais, la prévention à destination des hommes n'est pas assez développée, ce qui peut entraîner du retard dans la prise en charge. "On est moins entourés dans le repérage de notre santé que les femmes, qui ont par exemple des examens tous les ans. Il faut se questionner sur pourquoi nous, les hommes, avons si peu d'informations, alors que cela peut nous toucher aussi."

Plus de prévention à destination des personnes à risque

Le quadragénaire souhaiterait qu'a minima, les hommes présentant des facteurs de risque pour le cancer du sein - comme c'était son cas, avec sa gynécomastie et ses antécédents familiaux - soient avertis des risques, par exemple par le biais de leur médecin généraliste. "Le système n'est pas parfait, il y a un trou dans la raquette, les informations ne sont pas arrivées aux bonnes oreilles", regrette-t-il à propos de son cancer, dont il est maintenant en voie de rémission avec "des examens rassurants".

En parlant de son cas, Gilles Mercadal espère "éveiller la curiosité" et "générer une prise de conscience" chez les hommes. Déjà très engagé pour le Movember, le mois de novembre qui vise à sensibiliser aux cancers (masculins) de la prostate et des testicules, le Landais se place maintenant "sur les deux créneaux" avec Octobre rose. "J'essaye d'en parler à mon échelle, autour de moi, où dans mon collège par exemple. Si on arrive à faire comprendre aux hommes l'importance de s'observer et de s'occuper de sa santé, on aura tout gagné."

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