Celui qu'on surnommait le Grand Ferré est décédé jeudi 3 novembre à l'âge de 80 ans. Le rugbyman français, originaire de Montgaillard dans les Landes était toujours resté fidèle à son club de cœur, le stade Montois.

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Le rugby français perd une légende. L'ancien international Benoît Dauga, acteur majeur du premier Grand Chelem tricolore en 1968, est mort jeudi 3 novembre à l'âge de 80 ans, a appris l'AFP d'une source proche de sa famille.   

Avec ses yeux clairs et perçants et sa grande carcasse (1,95 m), on l'appelait le Grand Ferré, comme le paysan picard doté d'une force prodigieuse qui avait été un héros de la Guerre de Cent Ans.

Cette légende du rugby français est née à Montgaillard, en Chalosse dans les Landes au pied des Pyrénées, comme ses équipiers Christian Darrouy et les frères André et Guy Boniface avec lesquels il a formé la bande des Quatre Mousquetaires en équipe de France.

Entre 1964, année de ses débuts en Bleu à 21 ans, et 1972, il a totalisé 63 sélections en deuxième ou troisième ligne, dont neuf comme capitaine, et onze essais. Il a disputé neuf Tournois des cinq nations, dont trois gagnés (1967, 1968, 1970). Grâce à ses premiers pas dans le basket, sa taille et son envergure exceptionnelle, il excellait en touche.

Coup du lapin 

Le 12 janvier 1975 marque la fin de sa carrière sportive. À 32 ans, alors qu'il vient d'être rappelé en équipe de France pour encadrer les jeunes, un plaquage met un terme à sa carrière. En plein match avec le Stade Montois, son front cogne la hanche du deuxième ligne adverse qu'il essaie de plaquer, sa tête part en arrière : c'est le coup du lapin.

Dauga reste paralysé au sol, seuls ses yeux et ses lèvres bougent. Il est hospitalisé à Bordeaux où les médecins détectent une élongation de la moelle épinière. Le rugbyman est paralysé des quatre membres. Après une longue rééducation, il retrouve peu à peu des sensations. Au bout de trois ans, il recouvre son autonomie complète et, lui qui n'avait pas de métier à côté du rugby, rejoint la société Ricard.

Une histoire d'amour avec le rugby et le stade Montois

C'est l'un des premiers accidents graves et médiatisés du rugby, bien avant les commotions à répétition actuelles. Après un passage par l'encadrement de l'équipe de France pendant six ans, il devient entre 2003 et 2007 président de son club de toujours, le Stade Montois.

Benoît Dauga aimait pratiquer la chasse et jouer aux cartes à Mont-de-Marsan, où on pouvait l'apercevoir encore récemment dans les couloirs du stade Boniface.

"Le milieu du rugby ne m'a pas laissé tomber", aimait-il dire pour expliquer la source de sa force de résilience après son accident. Le Grand Ferré et le rugby, c'était donnant-donnant.

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