Municipales 2020: un vent de jeunesse sur la gauche dans les Landes

Régis Gelez à Saint-Vincent-de-Tyrosse, Julien Bazus à Saint-Paul-lès-Dax, à 40 et 36 ans, ils sont les nouveaux visages qui symbolisent le retour de la gauche dans les Landes. Ces municipales ont fait émerger de jeunes personnalités qui prônent une nouvelle gauche au-delà des partis politiques.

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C’est l’une des victoires qui affiche le retour de la gauche dans les Landes. Après douze ans d’une parenthèse à droite, Mimizan, la station balnéaire,  retrouve une mairie socialiste sous les traits de Frédéric Pomarez (52.9 % des voix avec la liste Ensemble pour Mimizan). Tout un symbole pour Xavier Fortinon, le Président du Conseil Départemental des Landes, lui-même colistier et gardien des valeurs emmanuellistes.

Montfort-en-Chalosse, Saint-Martin-de-Seignanx et Grenade-sur-l’Adour avaient déjà basculé en rose au premier. La gauche dans les Landes retrouve des couleurs. 

De nouveaux maires qui portent une gauche élargie

Elu largement à Saint-Vincent-de-Tyrosse (57.51 % des suffrages), Régis Gelez, 40 ans, a rendu à la gauche un bastion que Marie Aphatie avait arraché en 2014. 
 

 Les Landes sont de gauche, on le voit aujourd’hui et Tyrosse est de gauche aussi.

Régis Gelez, Maire de Saint-Vincent-de-Tyrosse



Non encarté, sa liste porte les valeurs de la gauche au sens large : « Le lien social, le soutien au monde associatif, notre volonté de développer la culture, ce sont des thématiques de gauche et c’est ce qu’attendaient les Tyrossais. Les Landes sont de gauche, on le voit aujourd’hui et Tyrosse est de gauche aussi. En 2014, il y a eu un accident démocratique, là, on referme cette malheureuse parenthèse ".  

À Saint-Martin-de-Seignanx, Julien Fichot, 39 ans s’était déjà emparé du fief du député LREM Lionel Causse, dès le 1er tour avec 58 % des voix. Fervent défenseur de la démocratie participative, son programme déroule les valeurs de la gauche dans le sens large.
 

Notre objectif à Saint-Paul-lès-Dax est une ville à énergie positive d’ici l’horizon 2030. On se rejoint au niveau national, c’est ce à quoi aspirent nos concitoyens aujourd’hui.

Julien Bazus, Maire de Saint-Paul-lès-Dax


Pas de bascule à Saint-Paul-lès-Dax qui reste à gauche depuis plus de 75 ans, mais deux visions qui se sont déchirées. Au final, c’est Julien Bazus, 36 ans, qui a remporté le duel face à Cathy Delmon, maire sortante affichée aussi à gauche.  
D’Europe Ecologie les Verts à la France Insoumise, le président de la Section PS locale a mené une véritable liste de gauche plurielle qui fait la part belle à l’écologie porteuse pour ces municipales : « Nous avons trente propositions très concrètes pour une transition écologique très ambitieuse ici à Saint-Paul avec un objectif de ville à énergie positive d’ici l’horizon 2030. On se rejoint au niveau national, c’est ce à quoi aspirent nos concitoyens aujourd’hui. C’est tout à fait d’actualité et ça a dû peser bien évidemment dans le résultat de cette élection. »

Des victoires sans étiquette

Si aucun maire « vert » n’a été élu dans les Landes, les idées écologistes et de gauche s’affranchissent des étiquettes et des partis politiques. Ancré sur ses terres et porté par la figure emblématique d’Henri Emmanuelli pendant plus de 30 ans, le Parti Socialiste ne fait plus recette seul. En 2014, 12 communes de plus de 1000 habitants avaient échappé au PS et sur les trois députés, seul Boris Vallaud avait sauvé l’honneur en 2017. Aujourd’hui, le PS 40 met en lumière une nouvelle génération

La logique est que l’on se met dans un collectif avec nos alliés de gauche, on travaille, on propose et puis en fait, on gagne.

Titouan Daudignon, premier secrétaire PS 40


Titouan Daudignon, 25 ans, est le premier secrétaire du PS landais depuis 2 ans : « Je ne suis pas sûr que ça marcherait si nous arrivions en disant : nous, on a gouverné pendant 50 ans, il nous faut un certain nombre de postes. Ce n’est pas la logique. La logique est que l’on se met dans un collectif avec nos alliés de gauche, on travaille, on propose et puis en fait, on gagne. »

Pour Renaud Lagrave, ex-patron du PS landais, conseiller régional en charge des transports, il n’y a rien de nouveau dans la coalition des partis de gauche, la tendance de ne pas afficher une étiquette politique ne doit pas effacer le débat : « Que va-t-il se passer dans les intercommunalités. Il va y avoir un certain nombre de combats entre la gauche et la droite. Le débat politique va revenir ». 

Reste le cas de Dax avec la défaite toujours amère d’Elisabeth Bonjean qui se présentait pourtant sans étiquette après avoir quitté le PS.

Une nouvelle génération qui s’investit

Souvent militants socialistes depuis leur plus jeune âge, de nouveaux visages trentenaires de gauche ont émergé à l’occasion de ces municipales, dans la victoire ou la défaite. À Mont-de-Marsan, Jean-Baptiste Savary a porté la liste d’opposition face à Charles Dayot. Marie Lafitte, ex PS, a raflé un siège pour sa liste citoyenne tendance France Insoumise. 
À Aire sur l’Adour, Jéremy Marti, 33 ans a perdu de seulement une vingtaine de voix face au maire centriste sortant Xavier Lagrave. Julien Paris, 32 ans à Saint-Pierre-du-Mont a manqué de fédérer les appétits de certaines personnalités. À Saint-Sever, Olivier Martinez a ferraillé face à Arnaud Tauzin.

Pourquoi les électeurs ne vont plus voter ? C’est la question centrale sur laquelle nous devons tous travailler. La crise sanitaire n’explique pas tout.

Renaud Lagrave, conseiller régional Nouvelle Aquitaine


Pour Renaud Lagrave, un constat reste inquiétant après ces municipales : dans les Landes comme ailleurs, la participation n’a jamais été aussi faible pour ce type de scrutin (53.16 % contre près de 59 % en 2014). Ni le vent de jeunesse, ni la diversité de la proposition politique n’a enrayé l’abstention croissante ces dernières années : « Pourquoi les électeurs ne vont plus voter ? C’est la question centrale sur laquelle nous devons tous travailler. La crise sanitaire n’explique pas tout ».  
 
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