Ce lundi, le Conseil d'État a confirmé l'interdiction de pêche dans le golfe de Gascogne pour une durée d'un mois, en période hivernale. L'interdiction doit "garantir un état de conservation favorable pour le dauphin commun, le grand dauphin et le marsouin commun".
Les voici désormais fixés. Les pêcheurs du golfe de Gascogne resteront à quai pour quatre semaines à compter du 22 janvier jusqu'au 20 février 2025. Une mesure confirmée par le Conseil d'État, ce lundi, jugée nécessaire pour protéger les dauphins des captures accidentelles.
L'interdiction, déjà appliquée cette année à la même période, devait être reconduite en 2025 et 2026, après un arrêté d'octobre 2023, à destination des navires de plus de huit mètres, équipés de certains filets.
"Une baisse significative de la mortalité"
Dans un communiqué, le Conseil d'État confirme ainsi l'interdiction pour "garantir un état de conservation favorable pour le dauphin commun, le grand dauphin et le marsouin commun". Il souligne dans sa décision que des observations scientifiques avaient également montré "une baisse significative de la mortalité", à la suite de la période d'interdiction hivernale en 2024.
Saisi en urgence par plusieurs ONG environnementales, telles que France Nature Environnement ou encore Sea Shepherd France, le Conseil d'État s'était déjà prononcé en urgence sur des dérogations gouvernementales accordées aux pêcheurs : certains étaient autorisés à naviguer avec des dispositifs comme des caméras. La plus haute juridiction administrative avait alors suspendu ces dérogations début 2024, ce qui avait conduit à l'interdiction de la pêche en janvier dernier.
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Une victoire pour les associations. Même si certains regrettent le choix de la durée d'interdiction : "Un mois d'interdiction de pêche, c'est déjà acté pour 2025 et 2026, explique Marion Crecent, avocate de Sea Shepherd, à France 3 Poitou-Charentes. Ce que nous demandions, c'était justement une fermeture supérieure à ce seul mois". Dans leur viseur, le pic d'échouage : il se déplacerait de décembre à mars.
On ne respecte pas le principe de précaution que préconisent les scientifiques.
Marion CrecentAvocate de Sea Shepherd
"On ne respecte pas le principe de précaution que préconisent les scientifiques, explique Marion Crecent, avocate de Sea Shepherd. Le pic pourrait être le mois précédent ou le mois suivant. Ce serait la double peine avec la fermeture et les dommages économiques que l'on connaît, et des centaines de morts de cétacés le mois suivant."
Les pêcheurs mécontents
Dans un communiqué, le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) a réagi à la décision du Conseil d'État, assurant que "les fermetures judiciaires ne seront jamais porteuses de solutions pour la filière pêche du golfe de Gascogne."
Et d'ajouter qu'ils ne pourront mener "une vraie politique face à des organisations qui utilisent toutes les ressources judiciaires et médiatiques pour mettre à genoux la pêche artisanale française." Le CNPMEM fait également référence aux dérogations pour les navires équipés, par exemple, de caméras et regrette que le Conseil d'État n'ait pas accepté de tels dispositifs.
En septembre dernier, la Commission européenne avait, elle aussi, pris une mesure d'interdiction de pêche pour tous les navires, français et étrangers, de plus de 8 mètres, à compter du 22 janvier 2025.