Cette nuit à l'Assemblée Nationale, au terme d'un débat de deux heures, 36 députés ont approuvé cette date de 2018 contre 31 qui militaient pour une interdiction en 2020.
Les insecticides de la famille des néonicotinoïdes ont un effet néfaste sur le système nerveux des abeilles qui meurent en très grand nombre. La mortalité est comprise entre 50% et 100% même dans certaines ruches.
Conséquence : la production de miel s'est effondrée en France passant en 20 ans de 40 000 tonnes à 13 000.
Les députés ont donc interdit dans la nuit de mercredi à jeudi les insecticides de la famille des néonicotinoïdes, utilisés dans l'agriculture et considérés comme tueurs d'abeilles, à partir de septembre 2018, mais avec des dérogations possibles jusqu'en 2020, à l'occasion de la troisième lecture du projet de loi Biodiversité.L'amendement de la rapporteure Geneviève Gaillard (PS) voté par les députés maintient le principe d'une interdiction à compter du 1er septembre 2018, comme l'avait décidé l'Assemblée en seconde lecture. Mais il prévoit que
...des dérogations à cette interdiction pourront être prises par un arrêté conjoint des ministres chargés de l'agriculture, de l'environnement et de la santé. Ces dérogations pourront être accordées jusqu'au 1er juillet 2020.
Cet amendement avait été soutenu avant le débat par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal qui souhaitait "un geste fort" mais "avec du réalisme".
Il faut fixer des perspectives claires pour que l'industrie investisse dans des produits de substitution
Une pétition, ayant recueilli plus de 600.000 signatures pour demander l'interdiction des néonicotinoïdes, avait été remise le 16 juin par des ONG à Ségolène Royal, qui avait promis de "mettre tout son poids dans la bataille" alors que le gouvernement était divisé sur cette question entre ministères de l'Agriculture et de l'Environnement.