Fleuristes, jardineries, grande distribution et particuliers pourront vendre du muguet a annoncé le gouvernement lundi 26 avril. Qu'en pensent professionnels et amoureux du joli brin ?
Cette année, le muguet est de sortie. Un dispositif pour encadrer cueillette et commerce a été annoncé par le gouvernement lundi 26 avril. Fleuristes, jardineries et enseignes de grande distribution pourront vendre les précieux brins à clochettes.
« Cela devrait nous apporter une petite bouffée d'air. Avec la pandémie, on achète au compte-goutte nos fleurs, on ne fait pas de stock. Mais rassurez-vous, en bulbe, à la tige, il y aura du muguet chez moi samedi » Christelle Dijkstra, fleuriste depuis un an à Saint-Yrieix-la-Perche.
Du muguet dans les rues...
Ce samedi 1er mai, associations et particuliers pourront également vendre du muguet sur la voie publique. Les seules contraintes concernent les restrictions de déplacement de 10 kilomètres autour du domicile ainsi que les horaires de cueillette (entre 6h et 19h).
Une vente aux chalands qui fait grincer quelques dents :
« Nous fleuristes, on nous impose des normes, nous payons des taxes. Les brins ramassés dans la forêt et vendus à la sauvette dans la rue, cela nous fait forcément du tort » Virginie Breuil, fleuriste à Limoges depuis 1999
Attention, fleuristes fragiles
La pandémie et les confinements ont fragilisé une partie de cette filière. La Haute-Vienne qui compte 74 fleuristes a enregistré cette année 7 radiations d'entreprises contre 4 créations.
«Les fleuristes qui s'en sortent sont ceux qui ont opéré une diversification en s'ouvrant à une activité déco en fleurs sèches et en développant l'axe funéraire (urnes, couronnes, gerbes...)» explique Jean Exner, directeur territorial de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat Haute-Vienne
A Saint-Fiel, en Creuse, Bastien Glomot dirige une jardinerie, entreprise familiale d'une douzaine de salariés existant depuis 40 ans. A l'issue du premier confinement, un quart du chiffre d'affaires avait été perdu. Internet et une clientèle fidèle permettent de remonter la pente mais le muguet du 1er mai n'est pas perçu comme une panacée.
Le problème, c'est la grande distribution qui nous concurrence avec des prix imbattables. Certains producteurs ont vendu leur récolte par peur de tout perdre comme l'an dernier. Cette année, le gouvernement a donné des armes lourdes à la grande distribution et nous, on n'a que des fourches !
Le muguet, tradition du 1er mai
A défaut d'en acheter, vous pourrez toujours (dans la limite des 10 kilomètres) cueillir en forêt quelques brins de cette plante vivace dont la légende dit qu'Apollon la créa pour tapisser le sol et protéger ainsi les pieds de ses 9 muses. Muguet associé au début du XXe siècle à la fête du Travail du 1er mai.
On a fait un tour en forêt avec les amis. J'ai vu beaucoup de feuilles et peu de clochettes. Malheureusement, vu la crise sanitaire, on n'organisera pas la randonnée du muguet cette année à Masseret. C'est dommage, d'habitude nous sommes une quinzaine sur un circuit de 8 kilomètres. J'espère l'année prochaine !