Selon le site d'information, c'est Michel Gonelle, son ancien rival, qui possède l'enregistrement dans lequel J. Cahuzac parlait de son compte en Suisse. L'ancien maire de Villeneuve-sur-lot aurait contacté l'Elysée.
Jérôme Cahuzac avait battu le RPR Michel Gonelle aux municipales de Villeneuve-sur-Lot en 2001.
Citant une "source officielle", Mediapart assure que son ancien adversaire a appelé, le 15 décembre, "une vieille connaissance, Alain Zabulon, ancien sous-préfet du Lot-et-Garonne, qui se trouve être aujourd'hui le directeur adjoint de cabinet du président de la République". Il aurait certifié l'authenticité de l'enregistrement.
Au téléphone, il "raconte tout" et "révèle avoir confié il y a plusieurs années une copie de cet enregistrement à un haut magistrat de sa connaissance mais qui n'en a rien fait", affirme le site d'information.
Le 9 décembre, dans un communiqué, Michel Gonelle, qui est aussi l'avocat de l'agent des impôts à l'origine de la mise en cause du ministre, Rémy Garnier, avait "démenti catégoriquement" être la personne en possession de cet enregistrement.
Interrogé par Mediapart, "Michel Gonelle a simplement déclaré +je ne démens pas+", affirme le site.
Sur la bande, révélée dans son intégralité le 6 décembre par Mediapart, on entend un homme parler de son compte en banque en Suisse et dire: " Ca me fait chier d'avoir un compte ouvert là-bas, l'UBS c'est quand même pas forcément la plus planquée des banques ".
L'entourage de Jérôme Cahuzac a toujours démenti qu'il s'agissait de lui. Quant au ministre, il a plusieurs fois, dont le 5 décembre devant l'Assemblée nationale, nié avoir jamais posséder un compte bancaire en Suisse.
Ce vendredi , ni Bercy ni l'avocat du ministre n'ont donné suite.
Mediapart assure néanmoins avoir eu connaissance de courriels dans lesquels M. Cahuzac "n'a jamais contesté l'authenticité de la bande, au contraire".
Mediapart affirme également qu'une enquête est actuellement menée par la direction régionale des finances publiques de Paris-Sud pour vérifier les déclarations fiscales récentes de M. Cahuzac. Il est, croit savoir le site, soupçonné notamment d'avoir sous-évalué le montant de son appartement parisien et déclaré un prêt parental déjà remboursé. Contactée, la direction des Finances publiques n'avait pas encore répondu à la mi-journée.