Gendarme tuée près d'Agen : le chauffard mis en examen pour homicide volontaire

La procureur de la République d’Agen a tenu une conférence de presse ce lundi 6 juillet après le décès de la jeune gendarme de 25 ans  samedi à Port-Sainte-Marie 
 

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L'homme de 26 ans qui a tué samedi soir une jeune gendarme en tentant d'échapper à un contrôle routier dans le Lot-et-Garonne roulait sans permis entre 130 et 160 km/h et détenait «  vraisemblablement de la cocaïne  », a affirmé lundi la procureure d'Agen Manuella Garnier. 
  
Le suspect, au casier judiciaire chargé pour des affaires de stupéfiants et de délit routier, "transportait 165 grammes d'une poudre blanche qui devra être analysée mais qui est vraisemblablement de la cocaïne". L'enquête et les témoignages "permettent d'estimer la vitesse de son véhicule lorsqu'il a heurté la victime à environ 130 à 160 km/h", sans trace de freinage, a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse.

Manuelle Garnier a rappelé comment les gendarmes avaient d'abord tenté en vain d'interpeller une Renault Clio qui roulait à "une vitesse excessive", puis alerté une autre patrouille de deux gendarmes.

Ceux-ci positionnaient alors leur véhicule de service "gyrophare en fonctionnement, sur la route départementale 813  à hauteur de la commune de Port-Sainte Marie".

"Lorsque le véhicule en fuite est arrivé à proximité des herses , il s'est brutalement déporté sur la gauche afin d'éviter le dispositif d'interception. Ce faisant, il a heurté l'un des deux gendarmes qui se trouvait sur le bas côté de la route. Le
choc a été particulièrement violent".

 La gendarme de 25 ans, Mélanie Lemée, une sportive accomplie qui venait de réussir l'examen d'officier de police judiciaire, "est décédée quelques minutes plus tard".
              
 "Après le choc, le véhicule a pris la fuite (mais) il a dû s'arrêter 400 mètres plus loin du fait du déclenchement des airbags". Il a tenté de s'enfuir à pied avant d'être arrêté et placé en garde à vue.

"Originaire du Lot-et-Garonne, sans profession, (il) a déjà été condamné à trois reprises, notamment pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et (...) sur la circulation routière", selon la procureure.

En garde à vue, il a expliqué avoir refusé de s'arrêter "par le fait qu'il conduisait sans permis, sous l'emprise de stupéfiants, mais également par le fait qu'il venait de faire l'acquisition de 150 g de cocaïne". Des analyses de sang sont en cours
pour vérifier s'il avait bien pris de la drogue au moment des faits.

Le suspect conteste "toute intention d'homicide" 


"Il a affirmé qu'il n'avait pas vu la victime et qu'il avait pensé que le choc était dû au dispositif d'interception", a expliqué la procureure.

 Mais même s'il conteste "toute intention d'homicide", "une information judiciaire doit être ouverte dans la journée par le parquet des chefs d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, refus d'obtempérer aggravé par la mise en danger de la vie d'autrui, conduite sans permis, détention et transport illicite de produits stupéfiants en état de récidive légale".

Un mandat de dépôt sera requis par le parquet. Le jeune homme encourt la réclusion criminelle à perpétuité.


La procureure de la République, Manuella Garnier, a tenu une conférence de presse, ce lundi matin, pour faire un point sur l'enquête suite à la mort de la gendarme Mélanie Lemée ►
 

"C'était une combattante"


 "On le vit comme un véritable drame. C'était un gendarme très apprécié au sein du groupement (...) c'était une jeune fille très engagée sportivement puisqu'elle était championne de France militaire de judo, c'était une combattante. C'était
un gendarme extraordinaire", a dit à un correspondant de l'AFP le colonel Laurent Villieras, commandant du groupement de gendarmerie de Lot-et-Garonne.
            

"Ce drame illustre la réalité du travail des forces de l'ordre et des forces de secours aussi qui, tous les jours au profit de nos concitoyens, mettent leur vie en péril. Il ne faut pas l'oublier. C'est l'illustration parfaite de la réalité de notre travail et de notre engagement quotidien au profit de nos concitoyens (...) C'est une triste réponse à tous ceux qui critiquent notre action", a-t-il ajouté.
             
Devant la gendarmerie d'Aiguillon, à laquelle appartenait Mélanie Lemée, des anonymes ont déposé des fleurs. Un accompagnement psychologique a été mis en place auprès de ses collègues.

Selon la Direction générale de la gendarmerie nationale, la militaire originaire de l'Orne, en Normandie, est le deuxième gendarme mort dans l'exercice de ses fonctions cette année. L'an dernier, six d'entre eux avaient perdu la vie dans le cadre professionnel.

Un point sur l'enquête dans ce reportage ►

 
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