Plusieurs centaines de chasseurs en colère se sont mobilisés ce mardi devant la préfecture d'Agen. Ils demandent le retour des chasses traditionnelles à l'alouette, aux filets et aux cages, interdites par le Conseil d'État.
Ils entendaient faire de ce rassemblement une démonstration de force. Ce mardi, plus de 600 chasseuses et chasseurs, venus du Lot-et-Garonne, de la Gironde, ou encore des Pyrénées-Atlantiques se sont rassemblés devant la préfecture du Lot-et-Garonne. Membres des petites comme des grandes fédérations de chasse d'Aquitaine, ils se sont mobilisés pour demander le retour des chasses traditionnelles, au filet et aux cages à l'alouette, jugées illégales par le Conseil d'État.
José Pérez et Karine Duc de la Coordination rurale 47 ont, eux aussi, fait le déplacement, tout comme Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d'Agriculture du Lot-et-Garonne.
"Un jour symbolique"
La date de ce rassemblement n'a pas été choisie au hasard. "Aujourd'hui, 1ᵉʳ octobre, c'est le jour d'ouverture de la chasse traditionnelle à l'alouette, à la pante et à la matole. C'est un jour symbolique, mais cette année, on ne chasse pas, comme en 2021 et en 2022", déplore Michel Auroux, président de l'association Chasseurs du grand sud-ouest méprisés, qui regroupe 120 000 chasseurs.
Les chasseurs se mobilisent pour dire notre ras-le-bol de cette situation, qui est intolérable pour nous.
Michel AurouxPrésident de l'association Chasseurs du grand sud-ouest méprisés
Les chasseurs, dont une délégation est reçue par la préfecture, demandent un entretien avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique. "On va la solliciter pour un arrêté sur l'ouverture de la chasse à l'alouette", assure Michel Auroux.
Autre solution envisagée par les chasseurs mobilisés, faire remonter la colère des manifestants au niveau européen : "Il faudrait que le Premier ministre aille voir le président de la Commission européenne et la prévienne. Qu'il lui explique qu'il a déjà assez de problèmes en France, et qu'il ne faudrait pas que le sud-ouest s'embrase !"
Chasse à l'alouette interdite depuis mai 2024
La chasse à l'alouette avec des pantes (filets) ou des matoles (cages) a été interdite par le Conseil d'État le 6 mai 2024. La plus haute juridiction administrative française a jugé ces pratiques non conformes au droit européen sur la protection des oiseaux et susceptibles d’entraîner d'importantes captures accidentelles d’autres volatiles.
Une décision qui annulait définitivement plusieurs arrêtés gouvernementaux autorisant cette pratique dans les Landes, en Gironde, dans le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques. En réaction, plusieurs chasseurs s'étaient engagés à arrêter la régulation des sangliers lors de battues, et de "suspendre toute collaboration avec les services de l’État en matière de suivi sanitaire de la faune sauvage".