François Hollande a reconnu officiellement, dimanche, les "responsabilités de la France" dans "l'abandon des harkis". Un premier pas entendu, mais pas suffisant selon le Comité National de Liaison des Harkis, dans le Lot-et-Garonne.

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Ceux qu'on appelle "Harkis" sont des supplétifs algériens de l’armée française. Ils étaient issus des "harkas" (d'où leur nom), des formations paramilitaires qui ont d'abord servi, entre 1957 et 1962, à défendre les villages habités par les français. Ils ont ensuite constitué des commandos offensifs sous la responsabilité d'officiers français. Suite aux accords d'Evian de mars 1962, qui officialise l'indépendance de l'Algérie, ils tentent notamment d'échapper au Front de Libération National qui les considère comme des "traitres".  

Mais aucun plan de rapatriement n'est organisé par la France pour les Harkis. Alors même qu'on estime aujourd'hui jusqu'à 70 000 le nombre de Harkis massacrés par le FLN, une note ministérielle du 25 mai 1962 dispose, notamment sous l'impulsion de Pierre Messmer, ministre des Armées : 

Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront renvoyés en Algérie […]. Il conviendra d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure […]. Les promoteurs et les complices de rapatriements prématurés seront l’objet de sanctions appropriées.  


Une communauté très présente en Lot-et-Garonne

Mais certains ont pu traverser la Méditerrannée et s'installer en France. La communauté Harki est d'ailleurs très présente en Lot-et-Garonne : le camp de Bias a notamment accueilli jusqu'à 12 000 rapatriés venus d'Algérie dans les années 60, dans des conditions parfois inhumaine, entre fils barbelés et insalubrité.

Le Comité National de Liaisons des Harkis a reçu la déclaration d'Hollande, dimanche, comme un premier pas vers la reconnaissance de leur histoire. Surtout que Boaza Gasmi, son président, avait déjà entamé une grève de la faim en 2013 pour protester contre la politique de François Hollande. Et le 6 avril dernier, le CNLH manifestait dans les rues d'Agen "contre ses promesses non tenues."

Aujourd'hui, Boaza Gasmi, veut aller plus loin qu'un simple discours. Il réclame une discussion et des indémnisations. 
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