A Astaffort, la "cour de création" de Cabrel fête ses 20 ans

Dans un village de l'Agenais, une atypique institution fête ses 20 ans : les Rencontres d'Astaffort créées par Francis Cabrel, havre d'écoute et de conseil pour jeunes auteurs-compositeurs.

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Une scène entre une anti-Star Ac' au calme et une petite Villa Médicis de la chanson, qu'il ne lui déplairait pas de devenir.
La cour a gardé les mêmes platanes de l'époque où Francis Cabrel, 60 ans depuis l'automne, fréquentait l'école primaire des garçons. Entre les ateliers, les répétitions et les repas en commun, les stagiaires improvisent une partie de foot. Au mur une plaque donne le ton : "Cour de création".

La genèse des "Rencontres", raconte-t-il, c'est "tout ce courrier que je recevais, ces gens qui m'écrivaient, me proposaient des textes, des mélodies, me disaient +qu'est-ce que j'en fais, voulez-vous les chanter, les mettre dans votre prochain album?+. Moi je répondais toujours non, non, je fais mes chansons seul. Cette structure offrait une réponse collective, déjà pour qu'ils se rencontrent".

Celui qui était déjà un des artistes français les plus populaires, était alors aussi conseiller municipal et même adjoint à la Culture d'Astaffort, commune de 2.058 âmes dans le Lot-et-Garonne. L'école de garçons fermée en 1991 était à l'abandon. Alors...

Des artistes dans l'antichambre

Depuis 1994, un millier d'artistes sont passés au "Centre des écritures de la chanson". Ni vraiment novices, ni stars, des "amateurs à vocation professionnelle", qui cheminent. Pêle-mêle, dans les promotions récentes : Bastien Lanza, qui enchaînera les Francofolies de La Rochelle et un premier album cet été, Emilie Marsh ou Emmanuel Moire, qui s'est fait un nom dans la comédie musicale.

"Ils sont entre l'anonymat des gens qui ont un peu la science de la chanson et les gens qui ont réussi",



Francis Cabrel poursuit : "Ils sont dans l'antichambre, capables de réussir dans le métier. Mais il faut qu'ils s'aguerrissent, aient la lucidité de se juger, que les autres les jugent aussi, car souvent ils sont seuls chez eux".

"Or la chanson a toujours besoin de l'oeil de l'autre, de l'oreille du voisin, de la voisine. Ici le groupe propose ça : une émulation à l'écriture et le regard extérieur, qui peut encourager ou décourager, conseiller ou faire bifurquer".

La quinzaine de stagiaires reste 10 jours, ponctués par un concert local où leurs chansons sont présentées, avec des parrains invités (Cali, Alain Souchon, Renan Luce ce mois-ci). Les journées commencent vers 9h, finissent "quand ça finit", résume Pascal Bagnara, directeur du centre. Il se souvient de discussions, de "boeufs magiques" entre stagiaires et intervenants, tel Maxime Le Forestier, jusque tard dans la nuit.

Il y a un conseil de formateur avec des experts en composition, paroles, structure de chansons, scène. Un duo ou trio qui bouscule les habitudes, des chansons qui changent de mains...

"Je n'avais jamais entendu mes textes mis en musique par un autre. C'est bouleversant, inspirant."


t Mister Février, 38 ans,est bluffé. Son l'album est attendu en octobre. "Il y a quelque chose de l'ordre du lâcher prise, un abandon de certaines pudeurs, du coup j'écris des choses que je ne m'autorisais pas à écrire pour moi. Astaffort crée ce possible et c'est assez unique".

"Cela fait soft comme nom, +Rencontres+, mais ils se font violence; il y a des egos qui souffrent ici", souligne Pascal Bagnara. Certains y ont réalisé que le métier n'était pas pour eux. "Mais beaucoup sortent boostés, avec une forte envie d'écrire, même ceux qui ont déjà un vécu de scène, des albums".


 "Il faut des répertoires" 


Astaffort, niche complémentaire ou antidote aux tremplins médiatiques mais éphémères type The Voice, Nouvelle Star, qui privilégient le répertoire plus que la création ?

"Les télé-crochets redonnent aux gens le goût de chanter, d'interpréter"

 Francis Cabrel tempère .
"Ces émissions ont mis en valeur le rôle de la voix, de la technique vocale, du son, de l'originalité de ce côté-là. Et ça nous a envoyé pas mal de gens".
déséquilibre quelque part. C'est sûr que pour l'instant, on parle trop des interprètes au détriment de ce qu'il y a dans les chansons. Mais ça reviendra. Pour des interprètes, il faut construire des répertoires...", ajoute l'artiste, qui prépare un album de chansons personnelles, son premier depuis 2008. Sortie prévue mars 2015,  "peut-être".
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