Ne cherchez pas ! Il n'y a qu'au Festival international du journalisme de Couthures-sur-Garonne que l'on trouve le P'tit Monde. Un quotidien réalisé par des jeunes. Les plus connectés participent à l'atelier Snapchat. Une immersion dans le métier pour apprendre à vérifier une information.
Dans l'école du village, ils travaillent par petits groupes.
A l'ombre du préau, Mathilde et Yann s'apprêtent à faire leur première interview. Celle de Marion Bril, historienne et Youtubeuse.
La carte de presse octroyée par le Festival international du journalisme autour du cou, Yann est enthousiaste :
Mathilde est, elle aussi, attirée par le métier :C'est un joli métier. Interroger les gens, j'aime bien. Il faut être patient. savoir poser les bonnes questions.
A l'étage, dans les salles de classes, Serge Tisseron, le psychiatre et David Servenay, auteur de Topo sont également interviewés par la P'tit Rédac.J'aime bien écrire, aller chercher les infos....
Au même moment, dans la cour de l'école, trois jeunes amoureux des mots et de la grammaire font une dictée. La Reine, les rênes et les rennes. Le texte a été imaginé par Muriel Gilbert, correctrice au journal Le Monde.
Maja a 8 ans et demi. Elle trouve la dictée "bizarre mais rigolote" Elle pense s'"en sortir" .C'est une dictée rigolote sur les homophones et les homographes. Elle n'est pas notée. On a même le droit de poser des questions. C'est normal de faire des fautes. Le jeu, c'est d'en faire le moins possible.
Son voisin Noa, 9 ans, est fort en orthographe.
A 7 ans, Pablo est du même avis que ces petits camarades :C'est un peu dur mais ça va.
C'est pour apprendre. Comme ça je vais savoir écrire.
Une fois les informations recueillies, vérifiées et corrigées, le P'tit Monde peut être imprimé. Le bouclage se fait en fin d'après-midi. Le quotidien est vendu 2 boutons, la monnaie du festival de Couthures-sur-Garonne pendant le Festival, l'équivalent de deux euros.
Le P'tit Monde de samedi 14 juillet 2018
A La Grande Rédac, c'est sur snapchat, une application très utilisée par les jeunes qu'on s'exerce. Léïa, 16 ans a eu l'idée de départ : "j'ai lu que Mélania Trump aurait un double". Info ou intox ? Sandra Laffont, journaliste à l'AFP, rappelle les règles essentielles :
- on fait preuve de bon sens et on s'interroge. Est-ce possible de cloner les être humains?
- on vérifie les sources. D'où vient l'information ?
- on compare sur d'autres sites
- on échange avec les autres
- on décide si l'on partage ou non l'information.
Sandra Laffont est l'une des créatrices de l'association Entre les lignes. Elle intervient dans les écoles pour "combattre la radicalisation, le complotisme".
on veut donner le goût de l'info, retrouver sa dimension citoyenne, inciter à exercer son esprit critique, ne pas rester passif face à l'info.
Olivier Laffargue est responsable du service Snapchat du Monde. Il est étonné par le professionnalisme de ces apprentis journalistes.
Ils nous surprennent tout les jours sur la mise en scène. Ils maîtrisent mieux que nous l'outil. Ils sont nés dedans. Mais ils méconnaissent le métier de journaliste qu'il faut démystifier. Ils ne savent pas comment on récupère une information, une source.