Deux semaines après les inondations, le village de Couthures a retrouvé son allure normale. Il avait été entiérement inondé et coupé du monde pendant trois jours. Un moment de solidarité pour les 350 habitants qui ont repris leurs activités, en attendant le verdict des assurances.
Durant trois jours, la circulation se faisait en bateau. Du coeur du village, il fallait faire deux kilomètres pour atteindre la rive droite ou gauche du fleuve.
Presque 40 ans que l'eau n'était montée aussi haut. Heureusement, presque tout le monde savait ce qu'il avait à faire. Rester à informer les nouveaux, à préserver les plus vulnérables.
Aujourd'hui, le village s'est remis de ses émotions. L'eau s'est retirée et tout a été nettoyé.
Nous sommes allés, le week-end dernier, à la rencontre de ses habitants.
Regardez le reportage de Catherine Bouvet et Thierry Gardet.
La mémoire de l'eau
Couthures-sur-Garonne fait partie de ces villages qu'on dit "100% inondables". Il faut dire qu'il est niché au creux d'une boucle de la Garonne.Au-delà d'un éventuel plan de prévention des risques naturels, le village a une histoire avec la rivière qui le "visite" régulièrement.
Les gens (plus âgés) du village en parlent comme d'un aléa intégré, qui rythme et recrée l'identité du village.
Même si, il est vrai, la dernière grande crue, celle dont on parle aux plus jeunes, est celle de 1981.
Elle est montée jusqu'à 10,50 mètres sur l'échelle de cotation du village.
D'ailleurs, on n'en veut même pas au fleuve. Jean-Michel Moreau, maire depuis 2008 après avoir été adjoint de l'ancien maire, l'appelle même directement "Garonne". Un petit nom pour évoquer un ami, parti, revenu, un peu taquin sans doute qui nous cause des désagréments, des dégâts... mais à qui on n'en veut pas vraiment.
"Garonne est montée en 1981 jusque là, est entrée dans les maison, a causé tel ou tel dégâts..."
A Couthures, ils ont même choisi d'en faire un site culturel, "Gens de Garonne", qui accueille, depuis 2006, les visiteurs entre avril et septembre pour justement expliquer ces phénomènes de crues avec pour support une scénographie , des simulations en 3D, et une maquette du village face aux inondations... Car le village a une histoire avec Garonne dont on répertorie les crues dont la plus haute était en 1875 avec environs 10,80 mètres...
C'est peut-être pourquoi, grâce aussi sans doute à des réunions régulières des habitants sur le sujet, l'alerte et la mise en sécurité des personnes s'est faite, le 15 décembre dernier dans le calme.
D'après le maire, la crue avait atteint la limite de sauvegarde de leurs installations...
Elle a fait malgré tout de nombreux dégâts, des pertes matériels qui sont en cours d'évaluation. En attendant un éventuel classement en catastrophe naturelle.