Entre 3 et 10/20. Une majorité de 6/20. Dans le lycée Saint-Caprais, à Agen, les 21 élèves d'une section littéraire ont tous décroché des notes très basses à l'oral du Bac français. Sanctionnés parce qu'ils venaient d'un lycée privé ? Certains parents posent la question.
Vendredi en début de soirée, le rectorat de Bordeaux n'avait pas communiqué sur cette affaire révélée par La Dépêche du Midi et Sud-Ouest.
Une quinzaine de parents de cette classe venaient de lui adresser individuellement une lettre de réclamation.
"J'ai peur que ces mauvaises notes soient liées à l'origine de l'établissement de ma fille. C'est un lycée privé et l'examinateur lui a demandé, comme à tous les autres candidats, dans quel établissement ils étudiaient", indique Véronique Mazenq, dont la fille Garance a obtenu 6 sur 20 à l'oral et un 12 sur 20 à l'écrit.
"Il n'a pas regardé ma convocation sur laquelle est indiqué mon lycée mais il m'a demandé de quel établissement je venais", se souvient une autre élève, Christelle.
Lors de l'oral, Christelle, qualifiée de meilleure élève de la classe en français, selon tous ses camarades, a obtenu seulement 5 alors qu'elle avait le sentiment d'"avoir fait une bonne analyse de texte".
Pour les parents, ces mauvais résultats sont d'autant plus étonnants que la quinzaine d'élèves, en section S, avec la même professeure de français "ont eu un autre examinateur à l'oral et des notes, à l'exception de trois d'entre eux, allant de 12 à 17", a affirmé Mme Mazenq.
"Pourquoi une telle discrimination?", s'interroge, en colère, Nina Mouysset, la mère de Christelle.
Sur les 21 parents d'élèves concernés, 20 entendent adresser dans les prochains jours un courrier au ministre de l'Éducation Vincent Peillon ainsi qu'au président de la République François Hollande afin de leur faire part de ce qu'ils considèrent comme "une injustice claire et flagrante", selon Virgil Javorschi, dont la fille Jade a obtenu 8.
"Malheureusement, on ne peut pas espérer que la note de l'oral soit revue, la seule possibilité que nous avons c'est qu'à l'issue de la terminale, la moyenne de leurs notes au bac soit rehaussée", regrette Mme Mazenq.