Jean-Claude Petitfaux, mis en examen et incarcéré vendredi soir pour le double meurtre d'un couple, le 2 décembre à Foulayronnes (Lot-et-Garonne), s'est pendu dans sa cellule à la maison d'arrêt d'Agen samedi dans la soirée, après être passé aux aveux.
Les agents de l'administration pénitentiaire l'ont découvert pendu vers 20h30 dans sa cellule et ont donné l'alerte. Les pompiers et le SAMU arrivés rapidement sur place ont tenté en vain de le réanimer et ont constaté le décès peu après 21 heures.
Le procureur de la République d'Agen, Pascal Prache, s'est aussitôt rendu à la maison d'arrêt. Après la confirmation du suicide de son client samedi soir, l'avocate commise d'office de Jean-Claude Petitfaux, Me Elodie Séverac, a expliqué qu'elle avait senti peu avant son incarcération "un début de prise de conscience".
Jean-Claude Petitfaux était accusé d'avoir tué par balles, le 2 décembre, son ancien employeur, Eric Simon, et sa femme, sous les yeux de leurs deux enfants, âgés de 5 et 10 ans.
Passé aux aveux
Après 24 heures de cavale, Jean-Claude Petitfaux avait été interpellé sans opposer de résistance le 3 décembre, sur le parking d'un supermarché d'Agen, situé seulement à une centaine de mètres du site de la société Seg-Fayat (filialedu groupe de BTP Fayat) dirigée par Eric Simon, où il avait été employé.
Ce sexagénaire avait été placé en détention dans la nuit de vendredi à samedi, après s'être vu notifier par le parquet d'Agen sa mise en examen pour "meurtres aggravés, tentative de meurtre aggravé et extorsion avec arme".
Quelques heures avant son suicide, Me Séverac avait annoncé que son client était passé aux aveux.
Licencié pour "inaptitude"
Les soupçons des enquêteurs s'étaient très vite portés sur cet ex-employé en conflit avec son ancien employeur, depuis son licenciement pour "inaptitude", après un arrêt maladie prolongé, selon plusieurs anciens collègues.Il avait été condamné le 10 avril à une mesure d'éloignement à la suite d'une plainte pour harcèlement de son ancien employeur, avec notamment interdiction de s'approcher du domicile et du lieu de travail de la victime.
"Le point de bascule dans son psychisme est précisément sa récente convocation par injonction pour une expertise psychiatrique dans le cadre de cette affaire de harcèlement", selon une source proche du dossier.
Le préméditation n'avait pas été retenue
Pour cet homme, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité, le parquet n'avait toutefois pas retenu la préméditation.Selon la même source, Jean-Claude Petitfaux n'aurait en effet pas eu l'intention de tuer son ancien employeur, Eric Simon. Il semblait avoir projeté de l'enlever pour le séquestrer dans une grotte de la région, selon cette source. Mais en arrivant au domicile de ses deux victimes le 2 décembre, il aurait été surpris de les trouver là ensemble. La femme aurait alors tenté d'alerter les secours avec son téléphone portable. Et c'est à ce moment là que pris de panique, Jean-Claude Petifaux aurait fait feu sur le couple, sans avoir vu les enfants, à cet instant précis.