C'est parfois l'une des dernières volontés des défunts : reposer avec leur animal de compagnie. La pratique existe mais elle est illégale en France. Plusieurs députés dont le Lot-et-Garonnais Michel Lauzana proposent de l'autoriser, sous condition. Un projet de loi vient d'être déposé à l'Assemblée nationale.
Pour ce couple de Lot-et-Garonnais, l'émotion due à la perte de leur chienne est importante. Elle est décédée la semaine dernière. Elle ne quittait pas Jean-Pierre et Martine depuis 13 ans et demi. Ils ont choisi de l'enterrer dans leur jardin. "Elle nous accompagnait partout dès qu'on se déplaçait au delà de deux jours".
En Lot-et-Garonne, il n'existe pas de cimetière pour animaux. Ce que regrette également le toiletteur Hervé Puchal qui qui est favorable à l'inhumation des animaux auprès de leur maître, aussi parce qu'"on n'a pas qu'un seul animal dans une vie".
Mais pour l'instant la loi l'interdit. D'où cette proposition de loi signée par 26 députés. Selon Michel Lauzzana, député LREM du Lot-et-Garonne : il faut que le droit se cale avec les desiderata de la population. Il y a d'autres pays où ça existe et donc, il y avait un vrai vide juridique et de fortes demandes".
Regardez le reportage de Taliane Ellobo et José Sousa.
En France, il existe une trentaine de cimetières (privés) destinés aux animaux.
Liste des cimetières pour animaux en France
Un projet de loi
Une trentaine de députés ont déposé le 9 février dernier une proposition de loi pour que l'urne de l'animal de compagnie rejoigne son maître dans la tombe. Publiée jeudi au Journal officiel, cette proposition de loi est cosignée par 27 députés de tous bords et portée par Loïc Dombreval (LREM), président du groupe d'étude parlementaire Condition animale.
Dans un pays où une famille sur deux détient au moins un animal de compagnie, cette proposition de loi permettra à tout particulier qui énonce expressément ce choix de son vivant de faire entreposer à ses côtés au cimetière communal, au sein de son cercueil et avant la mise en bière, l'urne cinéraire de ses animaux - comme tout autre objet qu'il est déjà possible d'entreposer dans le cercueil.
"L'idée de cette petite loi est née de la triste histoire d'une vieille dame en Gironde qui souhaitait que l'urne de son animal soit présente dans son cercueil et ça lui a été refusé", a relaté Loïc Dombreval.
"Aujourd'hui dans la loi, pour des raisons de dignité, il est interdit de reposer auprès de son animal de compagnie et encore moins d'avoir inscrit le nom de l'animal sur sa pierre tombale", a-t-il expliqué, estimant "indigne de ne pas respecter les dernières volontés d'un défunt" surtout "quand on connaît l'attachement qu'il peut y avoir entre une personne âgée et son animal de compagnie".
Il s'agit d'une proposition de loi qui a peu de chances d'être votée d'ici la fin de la législature, mais "je suis convaincu que cette loi peut être votée un jour", espère-t-il.
La proposition de loi stipule que le nom de l'animal ne sera pas indiqué sur la pierre tombale pour ne pas "gêner les familles de défunts voisins".
Ce texte permettra également à tout particulier ayant choisi la crémation de pouvoir faire placer ses cendres auprès de celles de ses animaux de compagnie dans un cimetière animalier, une pratique déjà légale en Suisse, en Allemagne ou encore au Royaume-Uni.
"Aujourd'hui on peut déposer un objet, la photo de son épouse, une alliance dans son cercueil. Je modifie légèrement la loi car la relation à l'animal a complètement changé", fait valoir M. Dombreval. "Cette petite loi a une grande valeur symbolique. Elle est conforme à la relation entretenue entre les humains et leur animal de compagnie", estime-t-il.