Le Lot-et-Garonne est le seul département de Nouvelle-Aquitaine où le nombre de demandeurs d'emploi est à la hausse. Pourtant, certains recruteurs assurent avoir du mal à recruter. Les attentes de ces derniers ne sont pas forcément compatibles avec celles des candidats.
C'est le paradoxe du Lot-et-Garonne. Un taux de chômage en hausse pour ce premier trimestre 2019. Plus 0,7 % sur les trois derniers mois. Sur les douze derniers mois, cette hausse se situe à +0,5%.
Des chiffres qui vont à l'encontre de la tendance nationale, et même régionale. En Nouvelle Aquitaine, le nombre de chômeurs a baissé de -1,4%.
Pourtant, certains employeurs lot-et-garonnais peinent à recruter, notamment dans le secteur de l'agriculture. Ainsi à Marmande, les producteurs de fraise ne parviennent que difficilement à trouver des cueilleurs. "Nous avons reçu à peu près 80 personnes, nous en avons gardé 32", explique Isabelle Combe, agricultrice.
Des embauches réalisées le 25 mars, en pleine saison des fraises. Un mois plus tard, seules 19 personnes sont toujours en poste dans l'entreprise.
Manque de personnel qualifié
Dans l'hôtellerie et la restauration, la situation est assez similaire : des offres nombreuses, des candidats peu présents. "On trouve des gens qui seraient prêts à porter les assiettes, mais pour ce qui est du personnel qualifié, c'est beaucoup plus compliqué", regrette Christine Roques, restauratrice.Le fait de travailler le week-end reste aussi quelque chose de très complexe dans notre métier.
Réduire les critères à l'embauche
Les chômeurs se heurtent souvent au barrage des qualifications déplore Thierry Polloni, directeur de l'association APIS de Marmande, qui vient en aide aux demandeurs d'emploi. "Nous, on pourrait répondre sur certains critères sur des marchés en tension, à partir du moment où l'entreprise peut réduire les critères à l'entrée".Autre nécessité quand on recherche du travail dans un département rural, et peu équipé en transports en commun : le permis de conduire. Lorena Murol, agent de propreté et d'hygiène diplômée, a souvent vu des portes se fermer pour ces raisons.
"Quand je dis que j'ai un vélo, ou que je peux utiliser le système de transports à la demande, on me dit qu'on me rappellera. Et après, on n'a pas de nouvelles", déplore la jeune femme.
Voir le reportage de France 3 Aquitaine