Ciara, 13 mois, est décédée des suites de violences et d'un viol alors qu'elle était chez sa mère à Villeneuve-sur-Lot. Le père, les grands-parents, la tante, l'oncle...toute la famille paternelle de la petite victime attend que justice soit rendue.
Je suis confiante en la justice française. Qu'elle fasse son travail, qu'elle rende justice à ma petite fille
Mebarka Bouafia Grand-mère paternelle de CiaraSource : France 3 Aquitaine
Il y a un peu plus de trois ans, Ciara, 13 mois, succombait à ses blessures à l'hôpital de Villeneuve-sur-Lot.
Ce premier jour du procès voit comparaître sa mère et son ancien compagnon, âgés de 22 et 18 ans à l'époque des faits.
Des faits longuement relatés en début d'audience par le président de la Cour d'Assises du Lot-et-Garonne.
L'horreur absolue
"Il évoque les ecchymoses, le choc hémorragique, les stigmates d'une agression sexuelle" relate la journaliste de France 3 Aquitaine Ingrid Gallou qui assiste aux débats.
Et puis ce moment où le bébé se réveille auprès des pompiers et s'arrache les cheveux. Un moment révélateur d'un stress intense long de 48 heures qui aboutira à son décès.
Ingrid GallouJournaliste France 3 Aquitaine
"La grand-mère, le grand-père, le père, ça fait trois ans qu'ils se relèvent pas. Personne. Ca a détruit toute la famille" témoigne Chems-Edd-ine Bouafia, l'oncle de Ciara qui réclame la plus grande fermeté de la part des jurés.
Il faut donner un exemple, un bébé de 13 mois, faire un acte pareil c'est impardonnable.
Chems-Edd-ine Bouafia, l'oncle de CiaraSource : France 3 Aquitaine
Renvoi des responsabilités
Sur le banc des accusés, Alicia, la maman de Ciara et Malcom, son compagnon à l'époque des faits, se renvoient la responsabilité du drame.
L'avocate de Malcom Salmon, Louise Tort, assure que son client n'a rien à voir avec ce qu'on lui reproche. "Il est extrêmement triste de ce qu'il s'est passé ce jour là. Il aborde ce procès avec beaucoup d'angoisse. Il a très peur que les gens ne comprennent pas ce qu'il essaie de dire, de pas s'exprimer comme il faudrait. Vous imaginez les enjeux ?"
Poursuivi comme Alicia pour violences ayant entraîné la mort et viol incestueux sur mineure de moins de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité sur la victime, il encourt 30 ans de réclusion criminelle.
Savoir enfin ce qu'il s'est passé
Le procès, prévu sur quatre jours, devrait permettre de savoir ce qu'il s'est réellement passé en ce triste jour de décembre 2018.
"On va écouter les témoins, les experts, ce que le papa a à dire sur les dernières heures de la vie de son enfant. Et on va entendre des choses difficilement audibles" prévient Edouard Martiel, l'avocat du père de Ciara.
Mohamed Bouafia compte bien, pour sa part, rappeler haut et fort aux jurés qu'il n'avait cessé d'alerter les autorités. Sa fille était maltraitée lorsqu'elle était gardée par sa mère. "J'ai fait les démarches pendant plus d'un an et il s'est passé ce qu'il s'est passé. J'ai pas été aidé, ni par la justice, ni par personne. Quand ma fille avait besoin, y avait personne" témoigne t-il avant d'entrer dans la salle d'audience.
Que ma petite fille ne soit pas partie pour rien. Elle a rien demandé. Elle voulait vivre. C'était une petite fille pleine de vie, souriante, gaie, c'était la joie de la maison
Mebarka Bouafia - la grand-mère de CiaraSource : France 3 Aquitaine
Le verdict est attendu ce jeudi 7 avril au soir.