Par paresse, ou refus de payer la déchetterie, des artisans, et même des particuliers jettent sauvagement leurs détritus en pleine nature. Les municipalités, qui doivent ensuite mettre la main à la poche pour nettoyer, dénoncent ces incivilités.
Des pneus, des câbles, des planches, des appareils électroménagers hors d'usage… le tout entreposé en bord de route ou au fond d'un chemin. La scène n'est malheureusement pas rare. Les décharges sauvages sont un véritable fléau pour les municipalités.
"Je pense que c'est le résultat d'un chantier professionnel"
En ce début décembre, en périphérie d'Agen, les services de la direction interdépartementale des routes du centre-ouest viennent constater les dégâts. Un nouvel amas a fait son apparition le long de la nationale 21."On a du bois, du fer, des décombres… un peu de tout, constate Philipe Iod, agent de la Dirco. Je pense que c'est le résultat d'un chantier qui a été effectué par un professionnel. Comme ils sont obligés de payer pour jeter ces matériaux, il ne s'est pas embêté, il a tout mis là. Maintenant c'est à nous d'emmener ça dans les déchetteries et de faire le tri", poursuit-il, amer.
Un phénomène qui devient récurrent dans le département, avec des plus en plus d'artisans qui déversent leurs gravas ou matériaux inutilisables.
Cente-cinquante pneus usagers sur les berges
"C'est insoutenable, déplore Gilles Dufourg, le maire de Fauillet. Sur les berges de sa commune, située à une quinzaine de kilomètres de Marmande, l'élu a découvert 150 pneus, abandonnés en pleine nature.Tous les jours, on a quelqu'un qui se plaint de ces décharges sauvages".
Gilles Dufourg a bien porté plainte, mais en attendant, la responsabilité de nettoyer les lieux revient à sa municipalité. Il faut agir vite, avant que les pneus ne soient emportés par le courant.
"Je sais que les maires de toutes les villes sont confrontés aux mêmes problématiques", note l'élu. Effectivement, à quelques kilomètres de Fauillet, la commune de Fauguerolle s'est également retrouvée avec des pneus usagés, sauvagement déposés le long de la voie ferrée.
Jusqu'à 15 000 euros d'amende
Là encore, c'est la municipalité qui doit en assumer la responsabilité. La maire, Maryline de Parscau a, elle aussi, porté plainte. L'auteur des faits n'a pas encore été identifié, il encourt une amende pouvant aller jusqu'à 15 000 euros.Selon l'élue, les incivilités proviennent également des particuliers. Notamment aux abords des containers et des poubelles collectives, jonchés de détritus en tous genres.
"Nous retrouvons très souvent des sacs pleins, au pied des containers Apparemment, c'est compliqué de mettre les détritus directement à l'intérieur, ironise-t-elle.
Là encore, c'est l'agent communal qui doit prendre sur son temps et mettre les verres dans le container. Ce n'est pas normal".
Où l'on constate l'ampleur du phénomène avec ce reportage de France 3 Aquitaine dans le Lot-et-Garonne >