Le tribunal correctionnel d'Agen n'a pas tranché le fond du dossier ce mercredi. Philippe Sella avait porté plainte pour diffamation contre Pierre Ballester et son éditeur pour "Rugby à charges". Le livre suggère que l'ancien international a pris des amphétamines avant ses matchs avec les Bleus.
Si Pascal Ondarts et Jean-Pierre Garuet, deux anciens tricolores, ont obtenu réparation du tribunal, les péripéties judiciaires de Philippe Sella se sont soldées par une nullité de la procédure. Le tribunal correctionnel d'Agen a estimé que "l'assignation est trop complète pour isoler le fait diffamatoire".
Malgré la question de forme, le juge reconnait, dans son jugement, "comme nécessairement fausses les allégations de prises d'amphétamines par Philippe Sella". L'avocat de ce dernier a annoncé qu'il ferait appel de cette décision selon nos confrères de Sud-Ouest.
« Rugby à charges, l’enquête choc » prétendait lever le voile sur un sujet longtemps tabou : le dopage dans le monde de l’ovalie en s'appuyant notamment sur le témoignage de Jacques Mombet, ancien médecin d'Agen.
Il faut dire que son témoignage sur la prise d'amphétamines dont l'Express a publié des extraits en février 2015 a fait l'effet d'une bombe dans un milieu préservé des soupçons jusque là :
- Comme c'était généralisé, je l'ai vu également en équipe de France. Ils avaient chacun leur pilule devant leur assiette lors du repas d'avant match. C'était comme ça à tous les matchs. Du Captagon surtout, du Maxiton parfois...
Même si les stars du XV de France de l'époque étaient relativement épargnées, elles étaient tout de même mentionnées :
- Même les Blanco, Sella, Berbizier, que vous tenez en haute estime... ?
- Non, pas eux. Ou alors, c'était très exceptionnel. Mais rappelez-vous ce que je disais sur la banalisation des amphétamines à l'époque.
L'actuel directeur du SUA, Philippe Sella avait affirmé se sentir profondément blessé par ces allégations. L'ancien trois-quarts centre des bleus avait saisi le tribunal correctionnel d'Agen pour diffamation.
Le délibéré est attendu cet après-midi à 14h.
Avec l'arrivée du professionnalisme en 1995, le rugby n'a pu éviter les suspicions concernant des pratiques dopantes généralisées, la transformation physique des joueurs laissant sceptiques certains membres du corps médical.
Les plus grands joueurs ont du affronter des soupçons de dopage jusqu'à la star planétaire de la discipline, Jonah Lomu, décédé ce mercredi des suites de sa maladie rénale. Au point que le journaliste-médecin de France 2, Jean-Daniel Flaysakier a tenu à faire une mise au point sur Twitter ce matin.
Pour info : La maladie rénale de Lomu n'avait strictement rien à voir avec un quelconque dopage. Remisee les sous-entendus
— j.daniel Flaysakier (@jdflaysakier) November 18, 2015