A Villeneuve-sur-Lot, deux listes de gauche seront présentes au second tour, ainsi que la liste RN d'Etienne Bousquet Cassagne; pour essayer de contrer le candidat LR Guillaume Lepers qui a créé la surprise le 15 mars. Le débat entre les candidats est à revoir ici.
Ils étaient cinq au premier tour. Ils seront quatre au deuxième. A Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, aucune fusion, aucun désistement.
Guillaume Lepers, arrivé en tête des suffrages le 15 mars avec plus de 35% des voix affrontera donc le 28 juin Thomas Bouyssonnie (20,84% au premier tour), Patrick Cassany (20,81%) et Etienne Bousquet-Cassagne (15,3%).
La gauche qui était aux commandes de la bastide est divisée. La ville, mathématiquement, peut donc basculer à droite.
Les résultats du premier tour à Villeneuve-sur-Lot
Débat sur France 3 Aquitaine
Les quatre candidats se sont retrouvés ce lundi 15 juin pour un débat diffusé sur France 3 Aquitaine, et à revoir sur la vidéo ci dessous.
L'occasion de revenir sur la gestion de la crise du Covid – 19, mais aussi d'aborder des questions purement politiques, notamment les résultats du premier tour et la déroute d'Etienne Bousquet Cassagne.
La déroute du RN au premier tour
Le score le candidat du Rassemblement national, soit 15,33%, jure avec les résultats auxquels le parti de Marine Le Pen s'est habitué dans la commune. Soit, 22,88 % à l'élection présidentielle de 2017, et 28,10 % aux européennes de 2019.
Un échec relativisé par le candidat Bousquet Cassagne, qui voit un lien avec l'abstention, alors que la participation le 15 mars ne dépassait pas les 39%.
"Des études d'opinion ont été faites, et elles prouvent que les électeurs du Rassemblement national étaient les plus abstentionnistes. (…)
Dans quasiment toutes les communes ou le RN était présent, nous avons chuté du fait de cette abstention massive",
a poursuivi Etienne Bousquet-Cassagne, déplorant une "élection qui n'était pas équitable".
Sur l'impossible alliance à gauche
Patrick Cassany, maire sortant s'est placé en troisième position le 15 mars, là aussi une surprise pour les observateurs. Alors que deux voix seulement le séparent de son adversaire Thomas Bouyssonnie, aucun accord n'a été trouvé entre les deux hommes de gauche.
"Je lui ai dit qu'unis nous serions plus forts. Je lui ai tendu la main deux fois et je me suis heurté à un refus", a assuré l'élu avant de regretter une "logique de destruction".
"Il n'y a pas de volonté ni de mon côté ni du sien de faire vraiment alliance, a rétorqué Thomas Bouyssonnie. Mais moi je le dis clairement, et lui ne le dit pas."
Je suis arrivé deuxième. La logique démocratique voudrait que, en cas d'alliance, Monsieur Cassany rejoigne ma liste. En réalité à Villeneuve, personne ne l'imagine devenir premier adjoint de Thomas Bouyssonnie. Ce n'est pas une option possible
, a assuré le jeune candidat avant d'avancer des raisons plus politiques qui ont fait obstacle à cette alliance, notamment le soutien de Patrick Cassany à Emmanuel Macron pour la présidentielle.
Des dissensions qui jouent fortement en la faveur de Guillaume Lepers qui lui met en avant sa liste "unie, variée, diverse dans les âges et les professions".
Relancer l'attractivité de la ville
La crise sanitaire les Covid 19 et leurs enseignements ont également été abordés. Thomas Bouyssonnie et Patrick Cassany ont tous défendu le salariat des médecins pour redynamiser le secteur de la santé à Villeneuve, qualifiée de "désert médical".
"Le problème c'est notre attractivité. Plus notre ville sera attractive, plus nous arriverons à faire venir des libéraux, a de son côté assuré Guillaume Lepers avant de poursuivre :
Le Covid, s'il y a quelque chose de positif, a permis d'accélérer la venue sur les villes moyennes; Par contre il faut avoir une ville sûre, propre et attractive (…) Dans les dix ans à venir, on a une carte à jouer pour notre ville et notre centre-ville.
"Réveiller Villeneuve"
Sur le sujet Etienne Bousquet-Cassagne a une nouvelle fois défendu la création de zones franches, de favoriser les entreprises locales dans les marchés publics ou encore la gratuité du stationnement pour "faire revivre les commerces".
Le sujet a également été l'occasion d'une petite passe d'arme entre Patrick Cassany et Guillaume Lepers. "Ce que je trouve choquant c'est votre expression "Réveiller Villeneuve", a avancé Patrick Cassany. Je trouve ça méprisant pour plein de gens.
Je vois toutes les semaines des gens qui bossent, qui ont des projets (…) ils n'ont pas besoin d'un maire qui vient les réveiller, mais d'un maire qui vient les accompagner.
Mesures prioritaires
Chaque candidat a été interrogé sur les premières mesures à mettre en œuvre dès le mois de juillet en cas d'élection. Voici leurs réponses :
Etienne Bousquet- Cassagne : une baisse "symbolique" des impôts locaux. "Symbolique, car ca ferait un électro choc dans la tête des Villeneuvois et de ceux qui souhaiteraient investir à Villeneuve".
Guillaume Lepers : "un vrai plan de relance pour l'économie du Villeneuvois et pour le centre-ville qui a énormément souffert de cette crise".
Thomas Bouyssonnie : "un grand programme d'animation de centre-ville pour sauver le secteur du tourisme, de l'hôtellerie restauration et des cafés. Une animation gratuite par jour pendant cinquante jours".
Patrick Cassany : "préparer la rentrée et accompagner les acteurs économiques de Villeneuve et du Villenevois. Nous avons déjà commencé avec l'exonération des droits de place pour les terrasses des cafés et restaurants, (…) et nous devons être prêts pour les aides européennes qui vont arriver au mois de septembre".
Le contexte d'entre deux tours
Le maire sortant, arrivé troisième le 15 mars Patrick Cassany avait bien tenté de trouver un accord avec le jeune avocat Thomas Bouyssonnie, mais en vain. Le premier, 58 ans, est le maire socialiste sortant de la commune, il fut pendant onze ans le premier adjoint de Jérôme Cahuzac quand celui-ci tenait les rênes de la ville, et l'a remplacé à la mairie en 2012.
Le deuxième, âgé de 29 ans et avocat de profession est la tête de liste tête de liste Divers gauche, citoyenne et écologiste "Villeneuve en commun". Deux voix seulement les ont séparés au premier tour.
Divergences
Patrick Cassany est le premier à avoir évoqué l'alliance, en expliquant sur Facebook avoir tenté d'instaurer un dialogue, déclarant déplorer la "position fermée" de Thomas Bouyssonnie.
"Nous regrettons cette nouvelle défaite de la raison, mais à défaut, cela ne fera que renforcer notre détermination à continuer notre combat pour défendre le bon bilan d'une action municipale dont chacun à gauche peut être fier", a écrit le maire sortant.
Son adversaire lui a rapidement répondu via le même canal, dans une "mise au point".
"Cette alliance serait contre-nature et ne permettrait pas de remporter l’élection. Il n’en a jamais été question, s'est justifié Thomas Bouyssonnie dans un post Facebook avant de s'en prendre à son adversaire socialiste.
"Comment peut-on se réclamer de la gauche quand on a soutenu et favorisé l’élection du Président le plus libéral de l’histoire de la Vème République ?
Je ne m’arrange pas avec ce genre de comportements, surtout venant d’un professionnel de la politique qui ne pouvait pas être dupe de l’escroquerie macronienne du « en même temps » ".
La droite favorite
Deux listes de gauche qui se maintiennent donc, ouvrant possiblement le chemin à une victoire de la droite et à son candidat. Guillaume Lepers, LR, 41 ans, a su obtenir le soutien de LaREM et attirer les électeurs d'En Marche. Il bénéficie d'une large avance qui lui permet d'observer de loin ce qu'il appelle des "tractations politiques et des guéguerres d'égo".
Dernière liste en présence : le Rassemblement national, par la personne d'Etienne Bousquet-Cassagne. Arrivé en quatrième position, resté particulièrement discret depuis le premier tour, il reste bien loin des scores auquel le parti est habitué dans le département.