Vous cherchez un emploi ? Le secteur agricole recrute en Lot-et-Garonne

La saison des récoltes approche à grands pas et les agriculteurs cherchent à constituer leurs équipes. Notamment les producteurs de fraises en Lot-et-Garonne. Les premiers fruits sortiront courant mars. Certains proposent des CDI mais ne trouvent pas de candidats.

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"J'ai besoin de recruter une cinquantaine de personnes en contrat à durée indéterminée. Après plusieurs mois de recherches, je n'en ai trouvé que 5"

Stéphane Pozzobon - producteur de fraises

 

Stéphane Pozzobon, producteur de fraises en Lot-et-Garonne, est dépité comme il l'a déclaré au journal Sud-Ouest ce lundi. Il emploie une centaine de personnes en CDD chaque année pour assurer sa production. Il aimerait en faire passer 50 en CDI. "Les CDD rompent les contrats quand ils veulent, du jour au lendemain. C'est trop compliqué à gérer. Avec des CDI annualisés, je leur propose de meilleurs salaires et une sécurité de l'emploi mais ça ne les intéresse pas. Ils préfèrent leur liberté".

Les saisonniers cumulent salaires, prime de 10% de congés payés et enregistrent des droits au chômage. "Ils arrêtent de travailler, touchent les assedics, puis reviennent chercher un CDD" déplore Stéphane Pozzobon qui a dû instaurer une prime de présence de 60 euros par mois pour que ses saisonniers ne lui fassent pas faux bond trop souvent.

Pour la saison à venir il n'aura d'autre choix que de repartir avec des contrats à durée déterminée. Mais il ne perd pas espoir. "Je continue à chercher des cueilleurs et des chefs de cultures qui accepteraient des CDI, par le biais du bouche à oreille et aussi avec un système de parrainage" dit-il. Il offre ainsi 300 euros à chaque personne qui lui trouverait un employé.

Si vous êtes intéressé, vous pouvez envoyer votre candidature sur son courriel : stephane.pozzobon@sfr.fr

Les professionnels peinent à recruter des salariés français, des dérogations mises en place pour faire venir des saisonniers marocains

A l'image de Stéphane Pozzobon, de nombreux agriculteurs peinent à trouver des salariés français.

"En effet nous n'avons pas assez de volontaires ici dans l'hexagone pourtant les conditions de travail se sont améliorées. On travaille à l'abri avec des outils performants, la pénibilité n'est pas excessive" affirme Xavier Mas, le président de l'association d'organisation de producteurs de fraises (AOPN) qui regroupe près de 500 fraisiculteurs. "C'est la raison pour laquelle on doit faire appel à la main d'oeuvre étrangère" explique t-il. Des saisonniers venus essentiellement d'Espagne, du Portugal et du Maroc.

Si les travailleurs européens peuvent assez facilement se déplacer malgré la crise sanitaire, ce n'est pas le cas des marocains. La fermeture des frontières constitue un frein à leur recrutement. Une situation qui inquiète les professionnels à l'approche de la saison des récoltes. C'est pourquoi la préfecture du Lot-et-Garonne a décidé de mettre en place un système de dérogation .

Cette "procédure spécifique d'entrée sur le territoire pour maintenir l'activité agricole" s'adresse aux ressortissants marocains ayant obtenu une autorisation de travail. 

Les employeurs doivent se rapprocher des services de la préfecture pour faire leurs demandes. Les candidats, de leur côté, devront se soumettre à des obligations sanitaires strictes.

Un test PCR réalisé 48 h avant leur départ du Maroc leur sera demandé. Ils devront aussi accepter de se soumettre à une évaluation médicale à leur arrivée en France. Et enfin se placer pendant 7 jours à l'isolement avant de réaliser un second test.

"Il faut absolument qu'on ait la certitude qu'ils aient un test négatif en arrivant, un isolement d'au moins 7 jours et un deuxième test. A ce moment là, sur le plan sanitaire, c'est acceptable" commente le président de l'Ordre des Médecins du département, Michel Durenque. Il précise cependant qu'il faudra être très vigilants sur les 7 jours d'isolement à l'arrivée. "Ma crainte est là, il faut un lieu isolé sur un site dédié pour éviter tout contact". Il explique que c'est la seule solution pour éviter les clusters que de nombreuses exploitations ont connu au printemps dernier. 

"Ces contraintes sont nécessaires et seront certainement sous la responsabilité de chaque employeur. On s'y pliera car on ne peut pas se passer de cette main-d'oeuvre marocaine. Le risque, s'il n'y avait pas eu cette dérogation, c'était de perdre une partie de la récolte" souligne Xavier Mas.

Les premières fraises sont attendues début mars en Lot-et-Garonne.

Voir le reportage d'Ingrid Gallou, Delphine Roussel-Sax et José Souza :

 

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