Plus de 2000 camions (4.000 selon les organisateurs) ont défilé dans toute la France contre l'écotaxe dont ils réclament l'abandon après la suspension. En Aquitaine, à midi, les accès de l'A63 en direction de Bayonne étaient bloqués et en sens inverse une seule voie était en circulation.
Le CRIR Aquitaine conseille aux voyageurs d'éviter les échangeurs 23 et 24 en direction de Bayonne (A63), où il a, à la mi-journée 5kms de bouchon.
En sens inverse, sur l'A63, en direction de Bordeaux, un bouchon en formation après la sortie 23 de Marcheprime.
Des itinéraires bis sont proposés.
Par ailleurs, sur l’A62 (venant de Toulouse), en direction de Bordeaux, une opération escargot est en cours, Le CRIR vous convie à la plus grande prudence à l’approche du secteur.
Regardez le reportage de Josiane Bouillez et Christelle Sivatte.
2000 selon le ministère, 4000 selon les manifestants
Sur les banderoles déployées sur le pont à l'entrée de Marseille, on pouvait lire : "Ecotaxe + dumping social = mort des PME du transport routier" et "Ecotaxe = racket, faillite, chômage". Mais pas question de brouiller le message. "On est complètement étranglés. Nous demandons la suppression pure et simple de l'écotaxe", a déclaré sur l'A63 à proximité de Bordeaux le représentant de la société de transport TLA, Eric Richard.La mesure a été suspendue sine die fin octobre par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, déterminé a-t-il dit vendredi, à "prendre le temps nécessaire" avant toute nouvelle initiative. En Bretagne, où la contestation est née, des dizaines de camions convergeaient vers le portique de Lanrodec (Côtes d'Armor), détruit le 3 novembre par des manifestants, tandis que dans l'Est, en Lorraine, quelque 130 camions roulaient vers la périphérie de Metz et le siège d'Ecomouv.
Eviter la violence
L'OTRE, la fédération de routiers qui mobilisait samedi en arguant que l'écotaxe coûterait plusieurs dizaines de millions d'euros par entreprise, a donné consigne à ses adhérents d'éviter toute violence et destruction pour ne pas brouiller le message."Tout se passe bien, on est bien conscient de l'impact que pourraient avoir des destructions et c'est pas dans notre état d'esprit", a assuré la présidente de l'OTRE, Aline Mesplès dans le cortège d'Aquitaine sous le portique sur l'A 63.
Selon Mme Mesplès, les poids-lourds veillaient à laisser une voie de circulation libre pour les véhicules légers. En revanche pas question de laisser passer les "camions étrangers", immatriculés en Espagne ou dans les pays de l'Est: "On ne veut pas que nos concurrents continuent à rouler pendant qu'on est arrêté", a justifié la présidente.
Selon le ministère de l'Intérieur, la contestation avait mobilisé 2.100 poids-lourds à la mi-journée, dont 230 pour la seule Ile-de-France, le porte parole de l'OTRE, Kevin Beard, annonçant de son côté 4.000 camions à midi dans plus d'une trentaine de cortège.
Ils demandent l'annulation du contrat
Des forces de l'ordre - gendarmes et CRS - avaient été requises pour protéger les portiques (et le siège) de la société Ecomouv dont l'OTRE demande l'annulation du contrat, autant que pour limiter les perturbations du trafic. Celles-ci étaient sensibles particulièrement au sud de Paris, vers Rungis, enrégion sur les autoroutes A7 au sud de Lyon et A1, entre Valenciennes et Lille, bloquées par des opérations escargot, ou encore au niveau du portique sur l'A63 en direction de l'Espagne. Des déviations ont été mises en place là où c'était nécessaire, Bison Fûté s'attendant à des perturbations jusque vers 15H00.
L'OTRE, qui représente les petites entreprises du secteur des transporteurs routiers (3.000 adhérents) était la seule à mobiliser samedi. Les autres fédérations de transporteurs (Unostra, FNTR, CSD et TLF) ont marqué leur différence par un communiqué commun envoyé à l'AFP: rappelant que le ministre des Transports Frédéric Cuvillier les avait reçues mercredi, elles y réaffirment qu'elles s'abstiendront de "toute manifestation type pique-nique sous les portiques" tant que le gouvernement maintiendra ses promesses de majoration forfaitaire et d'un plan de soutien au transport routier.
Sur RTL samedi matin, Dominique Bussereau, député UMP des Charentes et ex-ministre des Transports, a rappelé que l'écotaxe "exonère les transporteurs" qui la reporteront sur leurs clients et vise surtout les camions étrangers qui traversent le pays. Pour lui, les manifestations font "partie d'un climat contre les impôts et l'écotaxe, pas toujours facile à comprendre, sert de bouc émissaire".