C'est une première en France. La Région Nouvelle-Aquitaine lance un "GIEC" Biodiversité pour évaluer l'état de notre biodiversité et mesurer les conséquences de l'érosion du vivant sur notre territoire. 200 scientifiques vont y travailler.
Il y a urgence pour la Région. L'effondrement du vivant est impressionnant depuis des décennies.
" Les politiques ne s'emparent pas du sujet. C'est absent du débat." souligne Nicolas Thierry, vice-président en charge de la biodiversité. Alors la Nouvelle-Aquitaine veut montrer l'exemple en s'adossant à la puissance scientifique.
Dresser l'inventaire du vivant
A l'image du GIEC, ce groupement de scientifiques internationaux qui se penche au chevet du climat, la Région a convaincu des scientifiques nationaux renommés d'apporter leur connaissance pour bâtir un état des lieux de notre mondre animal et végétal, et des clefs pour convaincre la société de changer de comportement. En première ligne, l'agriculture et l'urbanisation. Comment remédier aux disparitions massives des oiseaux comme les alouettes des champs ou les hirondelles des cheminées dont les populations ont disparu par millions en Europe depuis 30 ans ? Le chantier est vaste et concerne les milieux terrestres et aquatiques de la Nouvelle-Aquitaine.
Comment agir ?
Eclairés par ce travail scientifique qui apportera ses conclusions d'ici deux ans, les élus devront convaincre les différents acteurs, la société de notre territoire du danger de l'érosion de notre biodiversité. Au monde agricole, un message : il faudra proposer un autre modèle qui ne pénalise pas le porte-monnaie des agriculteurs et donc même améliorer le revenu agricole. "Les pesticides coûtent chers" souligne Alain Rousset le président de la Région. "Il faut une agriculture de l'innovation".
L'urgence
La bonne santé de notre biodiversité conditionne l'avenir : la sécurité alimentaire, la qualité et quantité d'eau potable disponible sont autant d'enjeux qu'il faudra mettre en lumière pour convaincre les habitants du territoire qu'il faut travailler et avancer ensemble. Et rapidement...
Ecoutez le coordinateur du projet : pourquoi c'est indispensable à l'économie de notre région.
Vincent Bretagnolle coordonne le projet. Il appartient au CNRS de Chizé dans les Deux-sèvres.
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©France 3 Aquitaine