Mort du chauffeur de bus à Bayonne : les avocats du suspect défendent une autre version des faits

C'est un rebondissement dans l'enquête sur le meurtre du conducteur de bus de Bayonne le 5 juillet 2020. La défense du principal suspect révèle qu'au vu des images de vidéo surveillance, le premier coup aurait été porté par le chauffeur sur l'un des 4 passagers sans masque, ni titre de transport.

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Pour les avocats du principal suspect, le temps des explications est arrivé. A la lumière des images de la vidéosurveillance, qui font partie des pièces du dossier de l'instruction, une autre version que celle diffusée au moment des faits apparaît. 
Donner leur version  juste après le drame était difficilement concevable pour la défense reconnaît Maître Cloé Irigoin Carricaburu, l'une des deux avocats du principal suspect. " Il y a eu ce temps de l'émotion, j'en avais appelé à la prudence. Les gens ne l'auraient pas compris, c'était le temps du recueillement et de l'émotion". Pour autant, " On ne renie pas la gravité des faits. "
Car la version portée par les deux avocats apporte un éclairage sur le début de la rixe qui a opposé le chauffeur de bus et quatre personnes qui ne portaient pas le masque, au fond du tram-bus. 

Le premier coup qui a été porté, c'est effectivement le chauffeur de bus qui l'a asséné, un coup de tête très violent auquel mon client ne s'attendait pas du tout. il est tombé presqu'en arrière dans le  tram bus. Tout ceci, je vous le dis en ayant vu les exploitations des PV de la vidéosurveillance du tram-bus et en ayant examiné les témoignages. Certains témoins ont très bien vu cet élément déclencheur.

 

Maître Cloé Irigoin Carricaburu

L'une des avocats de la défense, Maître Cloé Irigoin Carricaburu, détaille pour France 3 les faits tels qu'elle les a vu sur les images de la vidéosurveillance du réseau " Chronoplus " ►


Le choix de la date pour apporter cette information sur le déroulé des faits n'arrive pas par hasard. Demain, mardi 1er septembre, le principal suspect doit être entendu par la juge d'instruction de Bayonne. Il sera d'ailleurs en visioconférence depuis la maison d'arrêt où il est en détention provisoire. " On a décidé de contester la version qui est sortie il y a deux mois puisque cette version a été tronquée. " ajoute Maître Cloé Irigoin Carricaburu.

Une curieuse tactique pour la défense de la famille de la victime


L'épouse du chauffeur du tram-bus a été choquée selon son avocat, le Bordelais Maître Alexandre Novion. Il s'étonne de voir apparaître ces arguments sur la place publique : " Je suis surpris qu'il ( l'avocat NDLR ) ne les ai pas réservé au juge d'instruction ". Lui ne les a pas encore vus et soulève des questions sur la qualité des images alors qu'il y avait beaucoup de monde dans le bus, mais il appréciera au moment d'étudier cette séquence de vidéosurveillance.
" Ils ( les avocats de la défense NDLR )  dévoilent une tactique qui consiste à dire : c'est la faute de la victime. Alors même qu'il y a ce qui a pu se passer dans le bus, et ce qui se passe l'extérieur du bus. C'est un lynchage, un homme roué de coups dans l'ultra violence. "

On se croirait dans une scène d' "Orange mécanique". Ensuite, alors que Philippe Monguillot a un moment donné été roué de coups dans le ventre et à la tête,  il arrive à se relever la tête en sang et repart vers son bus. Et là il reçoit le coup fatal. Aujourd'hui, on part à la recherche d'un alibi qui pourrait tout expliquer.. bon...

 

Maître Alexandre Novion - Avocat de l'épouse du chauffeur de bus -


L'agression dont a été victime Philippe Monguillot a provoqué un grand émoi dans le pays ce dimanche 5 juillet. Le chauffeur de bus est décédé sous les coups d’un groupe de quatre hommes qui ne portaient pas de masque. Ils ont été mis en examen pour "homicide volontaire sur un agent de réseau de transports publics"

Il est très touché par cette affaire et il l'expliquera demain à la juge d'instruction.

Maître Cloé Irigoin Carricaburu

Une minute quarante de rixe et un coup fatal porté au chauffeur. Cette nouvelle version a son importance car elle pourrait conduire la défense à demander la requalification des faits d’homicide volontaire en violences ayant causé la mort sans intention de la donner.

Reportage de notre équipe de France 3 Euskal Herri ►


 
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