Le parquet de Bayonne a annoncé ce jeudi avoir ouvert une enquête préliminaire et saisi l'IGPN, la police des polices, après la diffusion sur les réseaux sociaux de la photo d'un homme présenté à tort comme l'un des agresseurs du chauffeur de bus décédé vendredi dernier.
Il s'agit de "savoir comment et par qui la photo a fuité et s'est retrouvée diffusée les réseaux sociaux", a expliqué le procureur de Bayonne. Jérôme Bourrier a saisi l'Inspection générale de la police nationale car ce cliché, vraisemblablement pris dans les locaux du commissariat de Bayonne pour les besoins d'une affaire antérieure, "est issu d'un fichier TAJ (Traitements d'antécédents judiciaires, ndlr), accessible à tous les policiers", a-t-il ajouté.
Un jeune homme de 29 ans dont la photo avait été largement diffusée sur les réseaux sociaux et relayée notamment par des militants et élus du RN, dont Marine Le Pen, avait porté plainte lundi pour "diffamation" et "dénonciation calomnieuse".
La présidente du RN s'est dite jeudi "désolée" pour le jeune homme, expliquant que son "community manager avait commis une erreur de rapidité".
➡️ Bayonne : une plainte pour dénonciation calomnieuse et diffamation, des excuses ?
— Caroline Roux (@Caroline_Roux) July 16, 2020
"J'ai demandé à mon équipe de retirer ce message Facebook et je suis désolé pour cet homme de s'être retrouvé dans cette situation."
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Le plaignant était présenté sur cette photo comme l'un des "assassins" de Philippe Monguillot, le chauffeur de bus victime d'une violente agression le 5 juillet à Bayonne et mort de ses blessures à l'hôpital cinq jours plus tard.
Selon le procureur de Bayonne, qui a reçu mercredi la famille de M. Monguillot, le corps du chauffeur de bus doit être autopsié jeudi à Bordeaux. Les résultats seront importants pour "déterminer la cause du décès", a-t-il dit.
Le parquet de Bayonne a requalifié en "homicide volontaire sur un agent de réseau de transports publics" le chef de mise en examen de deux des quatre personnes soupçonnées d'avoir pris part à son agression. Il s'agit d'une "circonstance aggravante", a précisé le procureur.
Ces deux jeunes hommes de 22 et 23 ans, connus des services de police, étaient jusqu'alors poursuivis pour "tentative d'homicide volontaire". Ils sont en détention provisoire, ainsi que deux autres suspects, des trentenaires, mis en examen notamment pour "non assistance à personne en danger".