Mort de Saïd El Barkaoui : un rassemblement organisé à Bordeaux ce samedi par SOS racisme

SOS racisme Gironde appelle à un rassemblement ce samedi à 14 heures, parvis des droits de l'Homme à Bordeaux, en mémoire de Saïd El Barkaoui. La famille de ce trentenaire, mort à Ychoux quinze jours après avoir été criblé de balles par son voisin, déplore le désintérêt médiatique sur cette affaire.

"Le 6 octobre, mon frère aurait dû fêter ses 41 ans. Il y a des dates comme ça qui plantent des flèches dans le cœur". Plus de deux ans après la mort de Saïd El Barkaoui, sa sœur, Jamila, poursuit le combat pour que justice soit rendue à son frère. Un rassemblement est organisé ce samedi 10 octobre à Bordeaux en mémoire de ce Landais, décédé quinze jours après reçu cinq balles dans le corps. 

Le 20 mai 2018, à Ychoux dans les Landes, Claude Gorsky, militaire à la retraite saisit son 22 long rifle et tire à cinq reprises sur son voisin. Saïd El Barkaoui se trouve alors dans son jardin, ses enfants assistent à la scène. Saïd El Barkaoui, âgé de 39 ans, s'écroule avant d'être transporté au CHU de Bordeaux.

Quinze jours plus tard, alors qu'il venait de rentrer à son domicile landais après une nouvelle opération chirurgicale, le père de quatre enfants décède d'une rupture d'anévrisme. Les expertises médicales n'établiront pas de lien entre cet AVC et les faits commis par Claude Gorsky. Une version qui ne convainc pas la famille de la victime, qui rappelle le stress et la souffrance de Saïd El Barkaoui les jours qui ont suivi les coups de feu. 

 
Pour les proches de Saïd El Barkaoui, l'intention raciste ne fait aucun doute. "Avant de tirer, il l'a insulté, une nouvelle fois, de 'sale bougnoule'. Et il a rajouté ces mots : 'je t'avais bien dit que te butterais' ". Une version contestée par Maître Anthony Sutter, avocat de la défense qui évoque une "querelle de voisinage" ayant dégénéré, "sans lien avec les origines de la victime". 


Placé en détention pendant dix-huit mois, le tireur a été depuis remis en liberté sous contrôle judiciaire. "J'en veux beaucoup, non pas à la justice, mais à la cour d'appel de Pau, reconnaît Jamila El Barkaoui. Le savoir en liberté, alors qu'il lui a tiré dessus cinq fois, dont deux balles dans le dos quand mon frère était à terre, c'est inadmissible."

Silence médiatique

Le rassemblement, organisé avec SOS Racisme , "c'est pour se faire entendre, souligne la sœur de la victime. On doit faire face à un silence qui est scandaleux. A part les médias locaux personne n'en parle". 

Entre ce silence médiatique et la décision de la cour d'appel de Pau de lui rendre sa liberté, c'est comme si ce qui était arrivé à mon frère n'avait aucune importance. 

Jamila El Barkaoui, sœur de Saïd El Barkaoui



Jamila El Barkaoui a écrit une lettre au garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti afin de le sensibiliser à sa cause. "Il avait dit que son ministère serait celui de l'anti-racisme. Je fais ça pour toutes les familles de victimes. Nous sommes en souffrance et nous devons faire face à des décisions judiciaires incompréhensibles. On a pris perpétuité le 4 juin quand mon frère est mort. Mais en libérant le tireur, la cour d'appel de Pau nous a infligé une double peine".



Une pétition a été lancée sur Change.org appelant au retour en détention de Claude Gorsky. Elle a reçu 4 000 signatures.
 
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