Moustique tigre : la France doit s'attendre à affronter un "risque sanitaire majeur" dans les prochaines décennies

Selon une commission de l'Assemblée, les moustiques tigres, vecteurs de plusieurs maladies, vont représenter un risque sanitaire majeur pour la France hexagonale d'ici quelques années. L'aedes est déjà bien implanté en Aquitaine. 

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Ils sont désormais bien implantés dans la région. Mais en plus de leurs piqûres désagréables et de leur bruit caractéristique, les moustiques tigres, ou Aedes vont représenter "un risque sanitaire majeur" sur l'ensemble du territoire lors des prochaines décennies. Telles sont les conclusions d'une  commission d'enquête à l'Assemblée, qui appelle à des actions vigoureuses.
                        


"Il s'agit d'une espèce invasive, qui n'existait pas dans l'hexagone avant 2004. En 2019, 58 départements sur les 96 départements métropolitains étaient colonisés", selon la rapporteure et députée LREM de Mayotte Ramlati Ali.

Si pendant cinquante ans le territoire métropolitain a vécu à l'abri des maladies transmises par les moustiques, tel n'est plus le cas aujourd'hui. Il faudra apprendre à vivre avec eux, en limitant au mieux leur impact sur la santé des Français.

Ramlati Ali, députée LREM de Mayotte

 

Un problème "récurrent" dans les Outre-mer

Dans les outre-mer, ce "problème de santé publique" est "récurrent", avec des "épidémies de plus en plus virulentes", relève la commission d'enquête. Présidée par l'ex-ministre PS des Outre-mer Ericka Bareigts, qui vient de quitter l'Assemblée pour la mairie de Saint-Denis de La Réunion, la commission soumet 46 propositions pour "refonder une politique de prévention", "remettre à plat le cadre institutionnel" de la lutte contre la prolifération de ces moustiques ou "pérenniser" les moyens de la recherche.

Présent en  Nouvelle-Aquitaine

Le moustique est d'ores et déjà installé dans une grande partie de l'Hexagone, et notamment dans les cinq départements aquitains. En Nouvelle Aquitaine, seules la Haute-Vienne et la Corrèze sont épargnées. Dans les départements envahis, le ministère de la Santé estime que moins de 40% des communes sont contaminées par sa présence, contrairement à plusieurs départements du sud est de la France où sa présence est plus marquée.
 

Comment le reconnaître ?

Le moustique-tigre est rayé noir et blanc sur le corps et les pattes. Il est petit et mesure environ 5 mm.  Sa piqûre est douloureuse et a lieu pendant la journée, souligne l'ARS, qui appelle à la vigilance. Un site signalement-moutiques.fr permet à l'ensemble de la population de particper à l'observation de l'espèce.

Eviter les pulvérisations massives

En matière d'insecticides, la deltaméthrine "est aujourd'hui la seule substance dont disposent les pouvoirs publics pour lutter, à court terme, contre les moustiques Aedes sur un lieu donné", selon le rapport. Mais si ce produit "demeure indispensable", la commission d'enquête plaide pour éviter des pulvérisations massives, pour des raisons environnementales ou par crainte "d'augmenter le risque d'apparition d'une résistance au produit chez les moustiques".

Loi sur la sécurité sanitaire

Elle appelle à diversifier les molécules et privilégier les actions de terrain. Sont préconisées : une meilleure information du public et la mise en place "dans les territoires affectés d'un plan régional de prévention contre le développement des gîtes larvaires". La commission demande aussi de fournir aux maires un guide des actions pour lutter contre les moustiques Aedes. Sur le plan juridique et institutionnel, une proposition de loi sur la sécurité sanitaire, adoptée en première lecture au Sénat en février, apporte une "première réponse" selon la commission.
 
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