Les propriétaires de chevaux du Limousin sont toujours sur le qui-vive suite aux mutilations sur ces animaux partout en France. Pour tenter de calmer les esprits, la gendarmerie de la Haute-Vienne organise des réunions publiques. C'était le cas jeudi 15 octobre à Saint-Yrieix-la-Perche.
Elles ont fait grand bruit cet été et ont suscité une paranoïa sur les réseaux sociaux : les mutilations de chevaux sont en recul depuis plusieurs semaines mais l'inquiétude est toujours très grande parmi les propriétaires.
Vigilance
Stéphane est propriétaire d’une dizaine de chevaux dans le sud de la Haute-Vienne. Les attaques contre les chevaux l’inquiètent beaucoup. Il est prêt à en découdre pour défendre ses chevaux. Comme chaque soir depuis deux mois, Stéphane sort vérifier, lampe torche et talkie à la main, que ses chevaux vont bien. "Même s’ils sont devant la maison, et qu’on sait qu’ils sont entourés, on vient les regarder quand même par précaution. On est sur une route passante, donc on fait attention", raconte ce propriétaire du sud de la Haute-Vienne.Avec sa compagne Delphine, il effectue 2 à 3 rondes par jour jusqu’à tard dans la nuit. En tout, ils sont une dizaine de personnes à s’être regroupées pour quadriller le secteur, attentifs au moindre individu suspect.
"Le but étant de faire savoir à ces détraqués, ces abrutis, excusez-moi du terme, que s’ils viennent ici, il y a des chances que ça se passe mal. S’il faut en venir aux mains, on y viendra et adviendra ce qui adviendra pour nous", affirme ce propriétaire excédé. Quand on lui demande s’il n’a pas peur d’engager ses responsabilités ?
"Bien sûr qu’on a peur", confie-t-il, résolu à défendre ses animaux.
Pédagogie
C’est pour éviter tout dérapage que la gendarmerie de la Haute-Vienne organise des réunions publiques à l’intention des propriétaires de chevaux.A Saint-Yrieix-la-Perche jeudi soir, ils sont venus nombreux, une trentaine de propriétaires, à la réunion organisée par la gendarmerie pour obtenir des réponses afin de calmer leurs inquiétudes. Parmi eux, il y avait Sandrine Fougère, propriétaire de 3 juments, très inquiète et plein de questions.
"Ma fille a passé 15 jours sans dormir, elle se réveille toutes les heures. Elle va vérifier que tout va bien. On a même installé un baby phone dans le box pour entendre s’il y a quelqu’un qui vient carrément à la maison. Il y a une réelle inquiétude oui qui est probablement entretenue par les réseaux sociaux qui sont relativement anxiogènes."
Deux cas de mutilation sont avérés dans le département et la dernière alerte remonte à trois semaines.
Pourtant, toutes les personnes présentes à la réunion publique ne comptent pas relâcher leur vigilance tant qu’un suspect n’aura été interpellé.
"On peut craindre qu’ils aient envie de s’auto-défendre, donc on est aussi pour les mettre en garde face aux risques que cela peut représenter. Mais on n’a pas observé de comportement dangereux de leur part", se rassure le Colonel Loriette, directeur des opérations de la gendarmerie de la Haute-Vienne.
En cas de constat d’une présence indésirable près de ses animaux, un seul réflexe : composer le 17.