Ancienne conseillère régionale et ancienne maire de Mont-de-Marsan, la Modem Geneviève Darrieussecq se lance à l'assaut de la présidence de la Région Nouvelle-Aquitaine. Ministre déléguée, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, elle défendra les couleurs de la majorité présidentielle.
C'est avec le slogan "L'union fait la Région" que Geneviève Darrieussecq a lancé sa campagne des Régionales ce vendredi 16 avril.
Il n'y a pas vraiment eu d'effet de surprise à l'annonce de cette candidature. Depuis quelques semaines déjà, l'élue landaise ne cachait plus ses ambitions régionales.
C'est donc fait : la ministre déléguée, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, est choisie par la majorité présidentielle pour être tête de liste LREM-MoDEM aux élections régionales de juin en Nouvelle-Aquitaine. L'ancienne maire de Mont-de-Marsan a été préférée à son collègue du gouvernement, le Limousin Jean-Baptiste Djebbari, en charge des Transports.
Geneviève Darrieussecq a déjà ferraillé avec le président socialiste de la Région, Alain Rousset, lorsqu'elle était conseillère régionale de 2004 à 2015. Ils vont donc à nouveau s'affronter pour cette campagne électorale, puisque le président sortant officialisera sa candidature à un cinquième mandat le 20 avril.
Une centriste face à une gauche divisée... et face aux Républicains
L'élue MoDEM est une "protégée" du maire de Pau, François Bayrou. Le patron du Mouvement démocrate a-t-il pesé dans ce choix ? Il y a fort à penser que oui, mais François Bayrou n'a pas donné suite à notre demande d'interview sur son rôle dans cette campagne des régionales qui s'annonce rude.
D'abord parce qu'elle se déroule en pleine pandémie. Sans les outils traditionnels des candidats comme les réunions publiques, il ne sera pas simple de sensibiliser l'électorat dans la plus vaste région de France.
Avec une abstention qui pourrait frôler les 65%, le moindre écart de voix peut faire balancer l'élection d'un côté ou de l'autre. Et puis cette campagne est presque déjà morte, alors que ce devrait être un temps démocratique crucial. Rendez-vous compte, les deux principaux candidats se déclarent à seulement deux mois de l'élection !
Ensuite, au premier tour, si Geneviève Darrieussecq peut profiter de la division de la gauche, elle doit aussi composer avec Les Républicains et leur tête de liste, le bordelais Nicolas Florian.
Car il n' y a pas d'alliance entre la droite et le centre, comme ce fut le cas aux Régionales de décembre 2015 avec l'union des Républicains, de l'UDI, du MoDEM et de CPNT. Chasse Pêche Nature et Tradition s'appelle aujourd'hui Le Mouvement de la Ruralité. Son président Eddie Puyjalon est aussi candidat aux Régionales. Il a reçu le soutien du béarnais Jean Lassalle et de son mouvement Résistons.
"Une challengeuse sérieuse pour Rousset"
La gauche part divisée dans la bataille. Le président socialiste sortant, Alain Rousset, officialisera sa candidature le 20 avril. Il emmènera avec lui les communistes mais pas les Verts.
Europe-Ecologie-Les Verts se lance seul à l'assaut de la présidence régionale avec comme tête de liste, un vice-président de l'équipe d'Alain Rousset. Nicolas Thierry est actuellement en charge de l'environnement et de la biodiversité à la Région. Il espère profiter de la percée des écologistes aux municipales de juin 2020 dans de grandes villes comme Bordeaux ou Poitiers.
L'extrême gauche aura ses deux candidats : la poitevine Clémence Guetté pour la France Insoumise et le bordelais Guillaume Perchet pour Lutte Ouvrière.
Geneviève Darrieussecq est une sérieuse "challengeuse" pour Rousset. Peut-être même la plus dangereuse pour le président socialiste depuis 1998.
Je ne serais pas surpris si elle sortait devant Les Républicains ou Les Verts au premier tour.
Pour Jean Petaux, fin connaisseur de la vie politique régionale, il est clair que Geneviève Darrieussecq a des atouts face à son principal adversaire :
"Elle a déjà gagné des élections difficiles (contrairement au LR Nicolas Florian), elle est bien implantée dans le Sud Ouest à travers notamment des cercles sportifs et elle a pris une "surface" nationale en tant que ministre déléguée aux Armées. Cela compte aussi dans une région à forte concentration militaire comme la nôtre", détaille le politologue.
Geneviève Darrieussecq avait ravi aux socialistes la mairie de Mont-de-Marsan en 2008. Elle sera réélue facilement en 2014. Elle connaît également les rouages régionaux ayant siégé à la Région Aquitaine de 2004 à 2015. Par la suite, elle sera élue députée en 2017.
Parce que la région nous concerne tous dans notre quotidien, nous voulons agir. La #NouvelleAquitaine a besoin d'une présidente de terrain, qui connaît les enjeux & comprend ses habitants.
— Team Darrieussecq (@gdarrieussecq21) March 17, 2021
Pour nous, un seul nom : @gdarrieussecq !#TeamDarrieussecq? #Genevieve2021 (1/5) pic.twitter.com/gqFZ2qUSwL
Une ministre en soutien dans la campagne
Reste une grande inconnue dans cette bataille : le score du Rassemblement national mené par une figure montante du parti d'extrême droite, Edwige Diaz.
Conseillère régionale depuis 2016, la déléguée départementale du RN en Gironde (membre du bureau national) est déjà en campagne depuis quelques semaines.
Les présidents de Région bénéficient généralement d'une prime au sortant. Mais beaucoup d'opposants reprochent à Alain Rousset, doyen des présidents de Région, de se lancer dans une cinquième campagne explique Jean Petaux."Alain Rousset est finalement en campagne permanente depuis 2015 à travers ses initiatives. Je ne crois pas au mandat de trop. Mais un bilan, ça ne fait pas une victoire" conclut-il.
Geneviève Darrieussecq se lance dans une bataille qui s'annonce aussi express que serrée. Signe que la campagne électorale est bien lancée, la ministre des Armées Florence Parly sera à Bordeaux le 22 avril pour officialiser la création de l'Agence du numérique de la Défense. Elle aura à ses côtés sa ministre déléguée, Geneviève Darrieussecq.
Vidéo : Geneviève Darrieusecq était l'invitée du journal vendredi 16 avril sur France 3 Aquitaine