"On nous propose un Lyon-Libourne au lieu d'un Lyon-Bordeaux" : Railcoop explique les raisons du report de sa ligne

La coopérative Railcoop a annoncé le report de six mois, à décembre 2022, de sa ligne ferroviaire Bordeaux-Lyon, via le Limousin. Elle explique sa décision par l'incapacité de SNCF Réseau de lui fournir les créneaux de circulation demandés.

Ce mercredi 13 octobre 2021, la société Railcoop est revenue, en conférence de presse, sur les raisons qui l'ont amenée à reporter de six mois le lancement de sa première ligne voyageurs entre Bordeaux et Lyon, initialement prévu pour le 26 juin 2022.
Cette nouvelle offre sera finalement lancée le 11 décembre 2022, soit pour le service annuel 2023.

Selon la coopérative, la responsabilité de ce report revient au gestionnaire d'infrastructure, SNCF Réseau, qui "n'est pas en capacité de fournir des sillons (créneaux de circulation - nldr) de qualité en dépit des discussions engagées à ce sujet depuis plus de 18 mois".

Seules 55% des demandes de circulation ont été pourvues. Pour le reste, soit les horaires proposés étaient trop éloignés des demandes, soit le couple origine-destination n'était tout simplement pas respécté.
Par exemple, SNCF Réseau proposait un trajet Lyon-Libourne au lieu de Lyon-Bordeaux (40 kms d'écart). Ou encore un départ à 4h30 de Montluçon en direction de Lyon, alors que Railcoop avait demandé un départ après 5h. 
"Ces changements ont un impact trop important sur la pertinence de notre offre de service", affirme Nicolas Debaisieux, le directeur général de Railcoop.

Des demandes pourtant raisonnables

Pour rappel, initialement, trois allers-retours Bordeaux-Lyon avaient été demandés par la coopérative.
L'aller-retour de nuit avait été, d'emblée, écarté par SNCF Réseau.
Railcoop avait alors envisagé à la place un aller-retour Limoges-Lyon et un aller simple Montluçon-Lyon.

Lorsque l'on met en perspective ces demandes avec le chiffre de 1500 trains opérés chaque jour par la SNCF, il peut paraître légitime de s'interroger sur la bonne volonté de SNCF Réseau de s'ouvrir à la concurrence.
Une interrogation soulevée, en conférence de presse, par le maire de Montluçon, Frédéric Laporte, qui accuse à demi-mot l'opérateur historique de "traîner des pieds".

Il est vrai que le développement du ferroviaire est beaucoup plus présent, historiquement, sur l'axe Paris-province, et que cet axe Est-Ouest se heurte à la nécessaire remise en état de nombreux tronçons.
"Cet axe ferroviaire est indispensable pour favoriser l'attraction de nos territoires. C'est un véritable besoin, on ne peut pas attendre", a déclaré Hélène Faivre, vice-présidente du conseil départemental de la Creuse en charge des mobilités, qui ne cache pas sa déception face au report annoncé.

Priorité au dialogue

La coopérative Railcoop entend mettre à profit ces six mois supplémentaires pour mettre en place un "dialogue constructif" avec SNCF Réseau.
Elle a annoncé ne pas envisager, dans l'immédiat, de saisir formellement l'Autorité de régulation des transports dans le cadre d'une procédure d'infraction.

Le directeur général Nicolas Debaisieux a expliqué que ce report ne devrait pas avoir de conséquences, au niveau financier, sur la viabilité du projet.
La coopérative, qui compte aujourd'hui 9000 sociétaires, dispose de 3,5 millions d'euros de fonds propres et s'apprête à effectuer une levée de fonds de 5 millions d'euros.
Son service de fret entre le Lot, l'Aveyron et Toulouse démarrera comme prévu le 15 novembre prochain, de quoi assurer un début de recettes bienvenu.

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