Le dirigeant historique de l'organisation séparatiste basque ETA Josu Ternera fait son retour lundi 13 septembre devant la justice française, jugé en appel pour "association de malfaiteurs terroristes" en raison de son appartenance au mouvement entre 2002 et 2005.
Considéré comme le "grand-père" de l'Euskadi Ta Askatasuna ("Pays basque et liberté"), Josu Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea de son vrai nom, 70 ans aujourd'hui, a été arrêté en mai 2019 après seize ans de cavale, sur le parking d'un hôpital de Savoie où il venait se faire soigner.
Début septembre, le tribunal de Paris l'a relaxé de faits de participation à une "association de malfaiteurs terroriste" entre 2011 et 2013, n'ayant trouvé "aucune trace" de son engagement actif au sein de l'organisation basque à cette période-là.
Déjà jugé en son absence
Dans le dossier examiné par la cour d'appel, Josu Ternera encourt une peine de dix ans de prison. Il avait déjà été condamné en 2010 à cinq ans de prison en première instance puis sept ans en appel. Mais comme ces peines ont été prononcées en son absence, il a pu demander à être rejugé en personne.
Selon l'accusation, ses empreintes et celles de son fils ont été retrouvées en 2002 dans des caches de l'ETA dans le sud-ouest de la France, à Lourdes et Villeneuve-sur-Lot, ainsi que dans un véhicule.
À la période visée par le procès, Josu Urrutikoetxea préparait des pourparlers de paix à Genève, fait valoir sa défense. "Il ne conteste pas avoir été membre de l'ETA à cette période (...) La question à mon sens est de savoir si la simple appartenance à l'ETA, sans considération pour l'activité qu'il y déployait, est constitutive d'une association de malfaiteurs terroriste ou pas", explique Me Laurent Pasquet-Marinacce.
Quel rôle dans le processus de paix ?
Josu Ternera a été désigné en 1999 comme l'un des trois négociateurs dans le processus de paix finalement avorté. C'est lui qui, le 3 mai 2018, a annoncé la dissolution de l'organisation.
Une fois les procédures judiciaires françaises terminées, Josu Ternera pourrait être remis à l'Espagne, la Cour de cassation ayant accepté en novembre 2020 le principe de son extradition demandée par Madrid.
Créée en 1959 sous la dictature espagnole de Franco, l'ETA est accusée d'avoir tué au moins 853 personnes durant quatre décennies de violence au nom de l'indépendance du Pays basque.