A la barre à Paris, Josu Ternera assure avoir coupé les ponts avec l'ETA en 2006

Au premier jour de son nouveau procès pour "association de malfaiteurs terroriste", Josu Ternera, dirigeant historique de l'ETA, a assuré mardi avoir quitté l'organisation séparatiste basque en 2006 et n'avoir plus pris contact avec elle depuis.

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Quatre ans après avoir été condamné en son absence à huit ans d'emprisonnement, Josu Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea de son vrai nom est rejugé, à sa demande, jusqu'à mercredi au tribunal correctionnel de Paris pour répondre de son rôle au sein de l'ETA entre 2011 et 2013. Il est notamment accusé d'avoir été, ces deux années-là, membre de l'appareil politique de l'Euskadi Ta Askatasuna ("Pays basque et liberté"), d'avoir pris part à ses activités, vécu dans la clandestinité et entretenu des liens avec des membres de l'organisation.

Des accusations balayées mardi à la barre par l'intéressé, aujourd'hui âgé de 70 ans, qui s'exprimait en français et comparaissait libre (il est assigné à résidence sous bracelet électronique depuis juillet 2020).

"A partir de septembre 2006, je ne fais plus partie de l'organisation, ni de l'appareil politique, ni de rien"

martèle Josu Ternera, veste noire sur chemise blanche, cheveux grisonnants et fines lunettes.

A cette époque, "je vis en Ariège dans un gîte, je travaille le jardin, je travaille comme bûcheron, je ne vois aucun membre de l'organisation et je travaille comme ça jusqu'en 2011", ajoute-t-il. En 2011, "la cause indépendantiste fait appel à moi, m'explique le virage à 180 degrés de l'ETA qui passe d'une logique de lutte politico-militaire à une lutte uniquement politique", poursuit-il. "On me fait savoir que ce serait bien que quelqu'un qui a une certaine expérience puisse participer" à des pourparlers de paix en Norvège.

"Expérience"  

"De fin octobre 2011 jusqu'à février 2013, j'étais donc en Norvège, je faisais partie d'une délégation mais je n'étais pas militant de l'ETA", ajoute le dirigeant basque dont la vie en clandestinité, entamée en 2002, prendra fin en 2019 avec son arrestation en Savoie, sur un parking d'hôpital où il allait se faire soigner.

Face à lui, la présidente du tribunal multiplie les questions. Pourquoi a-t-on retrouvé des logiciels de cryptage lors des perquisitions? A-t-il des documents à présenter permettant d'étayer son rôle joué à Oslo? Comment s'est-il retrouvé à annoncer le 3 mai 2018 la dissolution de l'organisation séparatiste s'il n'avait plus de lien avec elle ? "C'est la même raison pour laquelle on m'a invité à participer aux négociations d'Oslo, ils sont allés chercher quelqu'un avec une longue trajectoire", explique Josu Ternera. "Cette expérience, c'est un facteur qui donne une certaine crédibilité qui permet d'éviter des problèmes comme en Irlande ou en Colombie avec des groupes dissidents".

"Négocier, ça laisse des traces, vous n'avez rien conservé?",

s'étonne la présidente.

"Si ma mémoire ne me trompe pas, il doit y avoir des documents dans l'ordinateur mais vu que je ne suis pas membre de l'ETA, ce n'est pas à moi qu'il revient de garder des documents ou des les ramener avec moi", fait valoir Josu Ternera. Quant à sa participation à l'ETA en tant que "membre de l'appareil politique", c'est faux, poursuit le dirigeant basque. "J'étais membre de l'appareil international, pas de l'appareil politique". "On peut être désigné par l'ETA pour des négociations politiques sans être membre de l'appareil politique?", rebondit la présidente. "Dans le monde, beaucoup de résolution de conflits se sont faites avec des personnes qui n'étaient pas membres d'organisations révolutionnaires", réplique Josu Ternera.

Créée en 1959 sous la dictature de Franco, l'ETA est accusée d'avoir tué au moins 853 personnes durant quatre décennies de violence au nom de l'indépendance du Pays basque.

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